Henri Bauchau, Dernier journal, Actes Sud, 681 pages, 27,50 € |
Henri Bauchau (1913-2012) est décédé a presque cent ans. Et à presque cent ans, il tenait son journal.
Ce sont ses six dernières années qui se trouvent consignées dans ce volume. Le rugby, Victor Hugo, de nombreux collègues d'écriture (Nancy Huston, Gérard Haddad, Pierre Michon...) ses rêves (on sait qu'il fut psychanalyste), ses lectures font la matière de ces carnets. Les souvenirs aussi. Mais l'ensemble reste, jusqu'au bout, tourné vers le présent et l'avenir. Aucune geignardise, pas d'amertume. Le 4 novembre 2008, Henri Bauchau note : " L'épopée du hêtre rouge se termine par un feuillage brun-rose au soleil levant, qui vire dans la journée vers un brun chaud si la journée est belle. Le tulipier de Virginie a presque perdu ses feuilles, il ne reste que ses grands mats. Les tilleuls, par contre sont encore verts. Que j'aimerais pouvoir encore me promener en forêt par une belle journée d'automne ! Mon corps me dit " non " avec douceur et autorité. "
Sa dernière note date du 28 août 2012 : "Impression superficielle en revoyant mon Journal du 23 : impression que c'est irréductiblement le passé et que maintenant, c'est vers d'autres choses que je peux me tourner."
Presque aveugle, il avait toutefois la chance, qui n'échoit pas à toutes les vieilles personnes, de pouvoir dicter ses textes et de lire avec un écran agrandisseur.
Le libraire pense en conclusion qu'un homme qui cite Elisée Reclus en page 480 ne pouvait être entièrement mauvais.
Henri Bauchau |
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