Chantal Thomas, Souvenirs de la marée basse, Seuil, 222 pages, 18 € |
Jackie est la mère de la narratrice, à la fois proche et inaccessible personnage de ce roman dans lequel le souvenir actif, le souvenir qui fait qu'une personne se comprend elle-même dans ses métamorphoses, est omniprésent.
Le réactive, un jour, la vue de Jackie nageant au bord de la mer.
Colette, comme Paul Morand ou encore Gide
(" Ne désire jamais, Nathanaël, regoûter les eaux du passé "...), et André Mauriac, l'Aquitain, étayent les souvenirs de la narratrice. Mais en lisant les pages délicates de Chantal Thomas, la précision de ses impressions, le libraire a songé, on ne se corrige pas, aux Enfantines de Larbaud. Nice et Arcachon d'un côté, les parcs de La Bourboule de l'autre. De fait, d'un côté ni de l'autre, le souvenir n'est alourdi de regrets. " Le premier beau soir a dressé son camp dans le jardin et a placé un rayon en sentinelle à chacune des fenêtres de la maison. On imagine un contour de joues roses, un regard bleu, une grande sœur blonde qui se penche à contre-jour". Chantal Thomas ou Larbaud, qui vient de parler, témoignent pour la certitude des sensations de vie. Sinon pour davantage de certitude.
Valery Larbaud, Enfantines, L'Imaginaire, 190 pages, 7,65 € |
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