Jean-Philippe Lenclos, Dominique Lenclos, Couleurs de la Méditerranée, Le Moniteur, 264 pages, 45 € |
culaires pour être plus précis. Passant sans cesse de l'habitat au site d'où sont tirées les matériaux et les couleurs des édifices, les auteurs se proposent de comprendre comment opère sur nous une grande partie du charme des petites cités. Comment agissent sur nos perceptions les volumes et les proportions des bâtiments ; les contrastes des tonalités ; les rythmes créés par les lignes droites, les courbes, les ornements, suscitant des jeux d'ombre et de lumière. Il ne s'agit pas de tuer la spontanéité du regard, mais de l'approfondir, au-delà de l'œil touristique étourdi et pressé. Et peut-être même de l'œil architecte guère moins étourdi et pressé... C'est dire l'intérêt de l'ouvrage !
De son côté, Michel Pastoureau continue ses histoires monochromes. Après Bleu. Histoire d'une couleur (2000), Noir. Histoire d'une couleur (2008) et Vert. Histoire d'une couleur, voici Rouge. Histoire d'une couleur. Limitée à l'Europe, cette longue histoire du rouge, de ses symboles, de ses correspondances psychologiques et culturelles, depuis les origines jusqu'au temps présent, est aussi riche et parlante que les précédents volumes. Le rouge y est vu dans la vie matérielle, parmi toutes les couches de la société, dans sa dimension religieuse et profane autant qu'artistique. Longtemps couleur préférée (VIe-XIVe siècle), le rouge perd ensuite de sa superbe dans la critique protestante de son indécence et de sa théâtralité, avant de devenir, à partir de la Révolution, la couleur de la subversion.
Michel Pastoureau. Rouge. Histoire d'une couleur, Seuil, 216 pages, 39 € |
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