Thierry Paquot, Le Paysage, La Découverte, 125 pages, 10 € |
au moins. Témoin cette page de Simeon Pease Cheney, un maître de chant qui vivait en Nouvelle-Angleterre et qui observa : " A coup sûr, depuis que cette boule s'est mise à tourner à travers les espaces infinis au diapason de la musique des sphères, les éléments ne furent jamais silencieux. Leur voix n'ont cessé de résonner d'accords combatifs, dans le feu et les flots, de l'équateur aux pôles, d'innombrables siècles avant que les monstres marins et terrestres ne joignent leurs mugissements au chœur de l'univers. (...) Entende qui a des oreilles. "
Aujourd'hui, nous possédons de nombreux instruments pour enregistrer les voix de la nature et des espèces naturelles, pour cartographier le paysage sonore.
Bernie Krause, bioacousticien, s'y emploie avec ardeur, comme en témoigne son " Manifeste pour la sauvegarde des paysages naturels " intitulé Chansons animales et cacophonie humaine.
Sur la cacophonie humaine, Charles Fourier, le grand utopiste avait son idée : les villes, disait-il, sont bruyantes parce que les Français ont une mauvaise oreille : ils entendent faux. D'où la pollution sonore, qui atteint aujourd'hui ses plus hauts sommets.
Sur le monde naturel, Bernie Krause a son idée aussi : il faut en préserver l'acoustique pour que demeure " une géographie de l'espoir ".
Le libraire vous donne rendez-vous aux champs pour écouter les oiseaux ; ou, à défaut, dans le parc quand la ville est calme et laisse filtrer chants et bruits d'ailes. Avec un peu de chance, vous entendrez même jouer les écureuils si vous vous tenez tranquillement sous les arbres avec votre livre.
Bernie Krause, Chansons animales et cacophonie humaine, traduit de l'anglais par Amanda Prat-Giral, Actes Sud, 110 pages, 16 € |
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