Christian Laborde, A chacun son tour. Chroniques du Tour de France, suivi de Roue libre, Laffont, 196 pages |
Il y faut de l'esprit, de la culture, de la concision,
de la rapidité.
Elle peut couvrir un éventail de sujets très large : la musique, la littérature, la vie quotidienne du libraire, les mœurs animales, la science ou le sport.
Alexandre Vialatte, que nous connaissons bien sur ce petit bout de Terre, était un grand chroniqueur. A certains égards, un maître en la matière.
Pour le sport, et plus spécialement le cyclisme, s'était distingué Antoine Blondin.
Extrait d'une de ses chroniques, le 20 juillet 1957 :
« Un maillot jaune, une peur bleue, une copie blanche et peu de matière grise… Nous en aurons vu de toutes les couleurs pendant trois semaines. La mémoire, comme un arc-en-ciel, retient et dilapide des souvenirs confonds, pépite qu’il nous faudra extraire de leur gangue et rentrer avant l’hiver, pour les veillées. Seul s’impose aujourd’hui ce sentiment que Gustave Flaubert appelait la mélancolie des sympathies interrompues. Le Tour, carrefour des nations et de langages, pâque tournante pour les amitiés, est maintenant semblable à un quai de gare tout bruissant de partances et de déchirements refoulés. » (Tour d’Ivoire ).
Où l'on voit que Blondin était lui aussi un maître du genre.
Et Christian Laborde, dont un recueil de chroniques cyclopédiques paraît à point nommé, lui tient la dragée haute d'outre-tombe. Extrait :
" Le Tour de France arrive à Mulhouse où, en 1952, Raphaël Geminiani, membre de l'équipe de France, remporte une somptueuse victoire. Raphaël Geminiani appartient à la famille des grands pifs, ces coureurs qui, au plus dur de l'effort, déposent sur leur guidon un nez dessiné par Edmond Rostand, un nez, que dis-je, un roc, un pic, une vraie péninsule. "
En cette veille d'arrivée du Tour de France 2015, le libraire, qui n'entend pas grand chose au vélo, n'a plus qu'une chose à dire : roule ma poule !
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