Encore que... tous les géographes ne le sont pas. La plupart mesurent ; ils comptent ; ils calculent les hauteurs, les débits, les masses, les vitesses. Alors, aimer la Terre...
Elisée Reclus, lui, était bel et bien amoureux du ruisseau, de la montagne, de la faune et de la flore. Mais pas que.
Il aimait aussi Clarisse, Clarisse Brian, sa première compagne. Follement. Il lui adressait des lettres commençant sur ces mots :
" Ma douce amante Clarisse "
ou, mieux :
" Ma bien aimée sœur, fille, mère et amante "...
Et il lui arrivait de les terminer ainsi :
" Je t'embrasse chère amie ; ne crains pas que je fasse d'autres folies : j'ai des remords.
Toi seule pourra les faire disparaître par des baisers. "
Est-ce là regarder la géographie par le petit bout de la lorgnette ? Au mépris d'une matière aussi sérieuse que la géographie ?
Si on lui demandait son avis, le libraire répondrait : un géographe n'aurait-il pas une subjectivité ? Ne pourrait -il être amoureux ?
>> Elisée Reclus, Lettres à Clarisse, édition de Ronald Creagh et Christophe Deschler, Classiques Garnier, 182 pages, 32 €
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