Le libraire ayant un peu de suite dans les idées ne laisse pas tomber la collection De Natura Rerum des éditions Klincksieck. En tous cas, pas à cause d'une araignée. Une araignée de rien du tout. Une araignée même pas peur. Le libraire n'est pas arachnophobe et il a même trouvé dans la jolie évocation de Dominque Jacobs de quoi développer une arachnophilie minimale.
" La soie, matière luxueuse, ne coûte rien à fabriquer. Les ouvrières ne comptent pas leurs heures de travail. Une toile d'épeire bien construite vous offrira deux spectacles par jour l'été, matin et soir, mais il faudra vous lever tôt. Pour s'en mettre plein les yeux, rien ne vaut un étang ou une tourbière bordant une pâture à vache, comme on en trouve un peu partout dans l'est et le nord de la France. "
Le ton de l'auteur est enjoué, à bonne distance d'un sujet qui pourrait être aussi empoisonnant que le venin d'une veuve noire. Ou vous " ficher une trouille bleue ", comme ces sculptures d'araignées de neuf mètres de haut que Louise Bourgeois mit entre les pattes des promeneurs dans le jardin des Tuileries et à Beaubourg.
Baudelaire, Colette et Georges Brassens sont également convoqués. Il y a pire. Bien pire, fût-ce en cette rentrée de toutes les littératures.
> Dominique Jacobs, Splendeurs de l'araignée, préface de Christine Rollard, illustrations de Vincent Gavériaux, Klincksieck, 110 pages, 13,90 €
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