mercredi 31 mai 2017

Prix des Lecteurs A la Page : il en reste quatre

A l'issue du premier tour de discussion et de vote,
moment grave s'il en est
qui s'est déroulé entre 18 et 20 heures ce soir,
 le jury du Prix des Lecteurs A la Page 2017
vient de décider que le lauréat cette année se trouverait parmi
les auteurs des quatre romans suivants
(par ordre alphabétique d'auteur) :
 
Christian Chavassieux,
 La Vie volée de Martin Sourire, Phébus

Eric Chevillard, Ronce-Rose,
Editions de Minuit

Bérengère Cournut, Née contente à Oraibi,
Le Tripode

Catherine Grucher, Transcolorado,
Gaïa
Le vote final aura lieu le 20 juin prochain.


mardi 30 mai 2017

Marie-Hélène Lafon : nos vies, sa voix

Marie-Hélène Lafon, Nos vies,
Buchet-Chastel, 188 pages, 15 €
Le prochain roman de Marie-Hélène Lafon s'intitulera Nos vies.  Il sera publié le 17 août prochain par Buchet-Chastel. Outre Gordana, caissière de son état, l'un de ses principaux personnages sera Paris et ses rues, loin, un peu de Joseph. Quoique Moulins, ni Riom-ès-Montagnes (ce toponyme merveilleux) ni tel journal auvergnat n'y soient oubliés. Sa couverture est déjà connue. Pourquoi le cacherait-on ? Pourquoi tairont-on que chaque phrase du nouveau roman de Marie-Hélène Lafon va, précise, impérieuse, droit au but ? Qu'une suite de phrases courtes tombées droites comme des hallebardes se voit interrompue par une longue de quatorze lignes, et par une belle économie quelle que soit sa longueur apparente ? De sorte que la langue vit, trouve un rythme, un déploiement, sans mot perdu, inutile. Et que l'on se réjouit d'entendre à chaque page, à chaque pas, la voix, déjà si reconnaissable, de Marie Hélène-Lafon ?
Marie-Hélène Lafon, A la Page, 9 février 2017

lundi 29 mai 2017

Paris noir

Ange bastiani, Les Mauvais lieux de Paris,
L'Eveilleur, 360 pages, 22 €
Paris n'en finit pas d'inspirer promeneurs, auteurs et éditeurs. Le prouvent trois livres parus (ou reparus) qui exaltent la capitale. Moins dans ses aspects touristiques et ensoleillés que dans ses aspects peu recommandables, nocturnes et fantastiques : ceux-là peuvent aussi attirer les touristes. Et même beaucoup, parfois.
Ange Bastiani, auteur prolifique de romans policiers, en connaissait un rayon ; personnage probablement peu recommandable lui-même, voici que l'on republie Les Mauvais lieux de Paris, tels qu'ils étaient selon lui dans les années 1970.
Big John, Big John de Paname, Anne Carrière,
222 pages, 17 €
Big John  est, nous explique le bandeau qui entoure son livre, " un gardien du temple des nuits parisiennes ". Ce personnage, qui a exercé comme portier (et donc comme... videur) dans différents établissements, en a vu des vertes et des pas mûres. Cela garantit-il une langue littéraire à la hauteur ? Rien de sûr.
Rodolphe Trouilleux s'est appliqué, quant à lui, à ce que d'autres ont appelé la ville seconde, la ville derrière la ville. Claude Seignolle, Jacques Yonnet et, d'une certaine façon André Hardellet, s'y étaient collés et il en est ressorti des classiques du genre. Trouilleux leur emboîte le pas. Le libraire eût aimé voir leurs noms hanter les rues dans lesquelles se sont déroulées les faits, souvent divers, qui remplissent son livre.

Rodolphe Trouilleux, Paris fantastique,
Points, 328 pages, 7,40 €
 

samedi 27 mai 2017

Perec dans la Pléiade

L'album Perec, offert par la librairie pour
l'achat de trois volumes
Cette année, à l'occasion de la parution de deux volumes de ses œuvres dans la Pléiade, l'album de la Pléiade est consacré à Georges Perec. Voici comment son auteur, Claude Burgelin, le présente :

« Un Album Georges Perec est un album singulier, tant la rencontre avec le monde des illustrations, des dessins, des tracés, des photos a été essentielle pour lui. " Regarde de tous tes yeux, regarde " nous disent Jules Verne et Perec réunis à l’ouverture de La Vie mode d’emploi. Alors, lecteur, regarde, laisse ton œil errer. Cet album fait défiler toutes sortes d’images de celui qui a dit, reprenant des mots d’Henri Michaux, " j’écris pour me parcourir ". Sa trajectoire de vie et son programme d’écriture se superposent. Il est passionnant de s’y laisser conduire, au gré des mots de Perec, des photos qui lui ont servi d’ancrage, des représentations qu’il a privilégiées. Son univers est un imagier dont on a cherché à présenter la diversité et la richesse.
D’abord en se laissant capter par la diversité des expressions de cet homme tant de fois photographié, filmé, représenté : sans barbe, avec barbe, parfois grave, plus souvent rayonnant, en contact avec qui l’observe par une malice ou un sourire dans les yeux. Perec aimait être entouré. D’où la présence des visages de celles et ceux avec lesquels sa vie s’est entrecroisée : les amitiés essentielles de sa jeunesse, la confrérie des Oulipiens, les cinéastes avec lesquels il a travaillé…
Ses premières années furent sous le signe de la perte : de ses parents, de leur souvenir, de sa propre mémoire. Cela l’a rendu un interrogateur obstiné des traces, des signes, de tout ce qui, sous nos yeux, subsiste et rappelle. De Belleville au Vercors, de Paris à New York, les lieux ont nourri son imaginaire, propulsé sa réflexion, édifié sa mémoire. Une part de son œuvre est le " journal " intermittent d’un "usager de l’espace", questionnant nos murs et nos mœurs, incitant à percevoir autrement ce qui donne forme à notre vie quotidienne.
Un parcours dans les paysages, pages et parages de Perec, c’est un trajet plein d’inattendus, de clins d’œil facétieux, de règles de jeu et de façons de leur échapper, d’énigmes diversement déchiffrables – le tout inextricablement mêlé aux souvenirs des tragédies originelles. De cette constellation de signes aux lumières divergentes, d’étoilements qui se relaient, de tonalités multiples, cet album a essayé de rendre compte. »

Georges Pérec, Œuvres I et II,
sous coffret. Prix de lancement : 110 € 

vendredi 26 mai 2017

Jacques Prévert reverdit

René Bertelé, Jacques Prévert, Editer Prévert,
Gallimard, 524 pages, 32 €
Tous le connaissent par ses mises en chanson ; beaucoup le connaissent pour ses poèmes. Même les lycéens !
Mais Jacques Prévert n'est certainement pas connu d'un large public pour cette facette de son œuvre : les collages. La technique en paraît simple : premièrement, se munir d'une paire de ciseaux, d'un lot d'images existantes (cartes postales, extraits de journaux ou revues, etc.), d'un pot de colle et d'un pinceau ; deuxièmement, rassembler le tout en une nouvelle image imprévue, drôle, irrévérencieuse. Les cubistes pratiquèrent l'exercice (quoique sans beaucoup de drôlerie), les surréalistes aussi (notamment Max Ernst et sa Femme 100 têtes, récemment republié. Et Jacques Prévert. Certains de ses recueils de poèmes (Fatras, Imaginaires) en sont du reste illustrés. D'autres, nombreux, furent adressés à ses amis.
" Il est clair, écrit à leur propos René Bertelé, qu'ils sont naturellement pour lui un moyen d'expression parmi d'autres. Et il est clair qu'ils expriment les mêmes thèmes que son œuvre écrite, qu'ils obéissent aux mêmes lois et aux mêmes intentions que ses poèmes. " Pourrait-on mieux dire ?
Paraît aujourd'hui ce fort volume consacré à la correspondance entre René Bertelet, ami et éditeur de Jacques Prévert, et le poète lui-même.
L'édition est parsemée de collages, dont beaucoup sont inédits. Jacques Prévert y revit. Il y reverdit.

jeudi 25 mai 2017

L'enfance fastueuse de Pierre Voélin

Pierre Voélin, De l'enfance éperdue,
Fata Morgana, 88 pages, 15 €
Certains livres nous mettent à l'abri, tandis que d'autres nous exposent, pour ne pas dire qu'ils nous explosent, à tous les vents du diable.
Les journées d'enfance de Pierre Voélin, magistrales, vous mettent à l'abri du temps. Elles sont superbement éclairées du dedans, de l'extérieur par les premiers longs soleils de la vie (ils reviennent, intouchés, pendant sept ou huit années).
Suite d'impressions, suite de jeux autour d'une ferme, sur les foins glissants, dans la grange, près des chevaux qui " raclent le pavé avec leurs fers " : et subitement, vous entendez ce son : il est distinct ; comme si vous entendiez le poids de l'animal au bout de son sabot ferré.
Vous êtes maintenant autour de la table familiale ; les repas s'éternisent ; les coups de pied sous la table servent à tromper l'ennui et à se mesurer aussi. C'est l'été.
Viennent les périodes neigeuses. Trop, parfois. Des animaux meurent. Et l'enfant prend conscience de ce qui signifient les pattes toutes raidies, un ventre inerte. Le fermier devra prévenir l'équarisseur.
Il y a là, d'une saison à l'autre, une grande vérité de la sensation et du souvenir. Pierre Voélin a ressenti profondément la continuité de l'être à travers ses métamorphoses. On lui sait gré de nous soustraire au temps des journaux, des écrans, des dix mille machines.
Le libraire vous le dit :pas de doute,  la poésie, qui n'est autre que l'intensité ressentie de la vie, ça vaut la 3 D !
Pierre Voélin est né en Suisse en 1949. Il a passé son enfance et son adolescence à Porrentruy, petite ville du Jura suisse. Il est professeur de lettres à Fribourg et vit à Nyon (canton de Vaud).
Gravure de Gérard Titus-Carmel
accompagnant le tirage de tête

mercredi 24 mai 2017

Les lieux en mouvement

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On les appelle parfois des "images-constats " : ce sont les photographies (parfois des cartes postales) d'un même lieu prises à différentes époques et mises côte à côte.
Elles servent souvent à alimenter la nostalgie des plus âgés et représentent généralement des vues de villes ou de villages. La place de l'église hier et aujourd'hui ; un bistrot et l'immeuble qui l'a remplacé ; le kiosque avant la guerre et maintenant. L'arbre n'est plus là ; la façade est désormais en pierres apparentes ; l'enseigne, en revanche,
est restée en place... Mais les mutations, les nettoyages sont parfois si violents que le lieu est devenu en peu de temps méconnaissable.
Les banlieues sont peut-être les plus sujettes à des métamorphoses rapides :
il ne s'y trouvait pas de monument que l'on puisse rentabiliser par des visites nombreuses ; aucun symbole illustre ne s'y rapportait : l'état d'abandon était avancé. Le photographe Raymond Depardon a publié de nombreux clichés de ces zones de France, non sanctuarisées et, pour tout dire, méprisées pour cause de non pittoresque. Et les sites trop pittoresques ne sont-ils pas menacés d'autre façon ? Par le tourisme, la muséification ? D'un côté, un mouvement incessant du paysage ; de l'autre, son immobilisation factice. Même les rues piétonnes ont leur part de responsabilité dans la banalisation des ambiances quotidiennes.
Ce sont les questions que soulèvent et illustre le livre de François Letourneux, agronome et forestier, et que préface Gilles Clément. Les images-constats qu'il commente ne concernent  pas uniquement les " paysages urbains ". Les espaces champêtres, boisés ou en friche, y sont également représentés, esquissant une vue générale de nos géographies. Et ce n'est pas l'aspect le moins passionnant de l'ouvrage, pour attester l'évolution des paysages, plus ou moins contrôlée, plus ou moins "pacifiée ", pour reprendre une expression de l'auteur.
 

mardi 23 mai 2017

Anna Gavalda veut fendre l'armure

Anna Gavalda, Fendre l'armure,
Le Dilettante, 288 pages, 17
Le libraire a reçu le message suivant de la part d'Anna Gavalda qui publie ces jours-ci Fendre l'armure :
" On me demande d'écrire quelques mots pour présenter mon nouveau livre aux libraires et aux critiques et, comme à chaque fois, ce sont ces quelques mots qui sont les plus difficiles à trouver. Je pourrais dire que c'est un recueil de nouvelles,     que ce sont des histoires, qu'il y en a sept en tout et qu'elles commencent toutes à la première personne du singulier       mais je ne le vois pas ainsi. Pour moi, ce ne sont pas des histoires et encore moins des personnages, ce sont des gens.    De vrais gens. Pardon, de vraies gens.  C'est une faute que j'avais laissée dans mon manuscrit, "la vraie vie des  vrais gens", avant que Camille Cazaubon, la fée du Dilettante,         ne me corrige : l'adjectif placé immédiatement avant               ce nom se met au féminin. Quelles gens ? Certaines gens.      De bonnes gens. Cette règle apprise, je suis allée rechercher tous mes "gens" pour vérifier que tous s'accordaient bien          et j'ai réalisé que c'était l'un des mots qui comptait                     le plus grand nombre d’occurrences. Il y a beaucoup              de "gens" dans ce nouveau livre qui ne parle que de solitude.   Il y a Ludmila, il y a Paul, il y a Jean (!) et les autres           n'ont pas de nom. Ils disent simplement "je". Presque tous parlent dans la nuit, pendant la nuit, et à un moment                de leur vie où ils ne différencient plus très bien la                   nuit du jour justement. Ils parlent pour essayer d'y               voir clair, ils se dévoilent, ils se confient, ils fendent l'armure. Tous n'y parviennent pas mais de les regarder essayer,         déjà, cela m'a émue. C'est prétentieux de parler de ses propres personnages en avouant qu'ils vous ont émue mais je vous le répète : pour moi ce sont pas des personnages, ce sont des gens, de réelles gens,  de nouvelles gens et c'est eux que je vous confie aujourd'hui. "
                                                                                                                                    Anna Gavalda

Et, puis, pas même sorti du mois de mai, le libraire reçoit de toutes parts, du nord et du sud, de l'est et de l'ouest, les annonces des parutions de... la rentrée.
Calme ! a-t-il envie de dire à la bête : calme !

 
 

lundi 22 mai 2017

Simeon Pease Cheney (2)

Chose promise, chose due : voici, grâce à la Cornell University Library, à quoi ressemblaient les partitions que le révérend Cheney notait à partir des chants des oiseaux de sa région.
D'abord, sous forme manuscrite, de la propre main du maître. Puis, sous une forme imprimée, vous trouverez reproduites deux pages figurant dans son livre Wood Notes Wild, Notations of Bird Music (1892).
Touchant, non ? Dites au libraire qu'il n'est pas le seul à s'intéresser à ce genre de choses !






ccc

dimanche 21 mai 2017

Les oiseaux, Simeon Pease Cheney et Pascal Quignard

Simeon Pease Cheney,
La Musique des oiseaux, traduit de
l'américain par Pierre Viréo,
Librairie La Brèche éditions
Longtemps avant Maurice Ravel et Olivier Messiaen, quelque temps avant l'invention du magnétophone, le pasteur américain Simeon Pease Cheney (1823-1890), qui était professeur de chant, entreprit de transcrire les chants des oiseaux en notes de musique.
Oui, cet admirateur de Thoreau et de John Burroughs, autre ornithologue de passion, notait " les chants en clé de sol, sans barres de mesure (...)  avec des signes de phrasé  et d'attaque du son ", nous révèle Antoine Ouellete, que le libraire a déjà eu l'occasion de mentionner sur son blog.
Cheney notait aussi les bruits que font la pluie, les notes des grenouilles, la voix des chevaux au cours des vadrouilles qu'il se plaisait à faire dans les campagnes et les forêts de la Nouvelle-Angleterre. Ses portraits des oiseaux chanteurs furent publiés dans les revues de son temps et réunis, après sa mort,  par son fils, le poète John Vance Cheney.
Plusieurs pages de l'unique livre du pasteur Cheney furent traduits en français par Pierre Viréo il y a quelques années dans un petit ouvrage malheureusement indisponible actuellement et qui s'intitule : La Musique des oiseaux.
Simeon Pease Cheney (1823-1890)
en frontispice de son livre,
Wood Notes Wild, Notations of
Bird Music.
 
Le dernier livre de Pascal Quignard, Dans ce jardin qu'on aimait, s'appuie sur le pasteur Cheney, son amour du chant
et des oiseaux. Cette admiration, confie Quignard, " prit en moi la forme non pas d'un essai ni d'un roman mais d'une
suite de scènes amples, tristes, lentes à se mouvoir, polies, tranquilles, cérémonieuses, très proches des spectacles de nô du monde japonais d'autrefois. "
Demain, le libraire sera trop heureux de vous faire cadeau d'une page des chants d'oiseaux transcrits par Simeon Pease Cheney.



Pascal Quignard, Dans ce jardin qu'on aimait,
Grasset, 170 pages, 17,50 e

vendredi 19 mai 2017

Sur terre et sur mer

Gwenaël David, Julia Wauters, Mille méduses,
Hélium, 16 €
" Mille méduses ! " cela fait un plus petit compte que " mille millions de mille sabords ! ". Mais ça n'en est pas moins un terrible juron. C'est le juron préféré du vieux grincheux de capitaine Daniel.
Un goéland a-t-il l'audace de s'approcher de son bateau qu'il hurle " Mille mé-
duses ! ". Des poissons volants tournent-ils autour du bastingage, il s'écrie " Mille méduses " !. Ou avise-t-il un cachalot :
" Mille méduses ", brame-t-il derechef.
Tant et si bien que le vieil océan finit par
se lasser des jurons du capitaine et décide de lui administrer une petite leçon. Chez les méduses... Mais chut ! n'en révélons pas davantage. L'histoire convient à des enfants de 6 ou 7 ans. Les illustrations de l'album font penser à une technique de gravure
où le pochoir serait intervenu dans des tons très clairs.  La réussite est là.
C'est sur terre que poussent la graine et le fruit. Et dans le jardin de grand-père que poussent les arbres et la vigne qu'il a plantés, les premiers éléments de la vie. Sur ce terrain, Alexis Jenni, prix Goncourt 2011, entreprend de narrer un  conte métaphysique pour les enfants de 4 ou 5 ans. La leçon en reste un peu mystérieuse, mais il faut donner à rêver aux enfants. Les illustrations, au pastel ou au crayon gras, en pleine page de droite, sont aussi précises qu'oniriques dans une palette très soutenue. Des oiseaux, de jour et de nuit, sont postés sur chaque page ou presque, toujours au même endroit quoique d'espèces différentes. Ce sont les petites figurations de l'âme dans le jardin. La réussite est là aussi.

Alexis Jenni, Tom Tirabosco, La graine et le fruit,
La Joie de lire, 33 pages, 14,90 €

jeudi 18 mai 2017

Fautes de français et langage codé

Muriel Gilbert, Au bonheur des fautes,
Vuibert, 256 pages, 17,90 €
" Comme le chat aime les souris, moi, j’aime les fautes. Les attraper, c’est mon plaisir – et mon gagne-pain : je suis correctrice au journal Le Monde, confesse Muriel Gilbert, qui poursuit :
Les fautes, elles sont partout car tout le monde en fait. Beaucoup sont drôles ou instructives, certaines sont belles comme des bijoux précieux.
Avec ce livre, j’ai voulu vous ouvrir la porte du bureau des correcteurs, lieu mystérieux où l’on tutoie les dictionnaires et où l’on s’interroge sur la couleur des vaches, la différence entre une mitraillette et une mitrailleuse, les noms des fromages et les accords du participe passé.
Mais je partage aussi mes trucs et astuces pour déceler les fautes en un clin d’œil et vous verrez qu’à l’heure des logiciels de correction rien ne remplace un bon vieux stylo rouge… "
Le libraire tremble en pensant au nombre de coquilles, fautes d'accord et autres galimatias qu'il a dû commettre dans ses 735 billets mise en ligne jusqu'ici (c'était l'occasion rêvée de placer ce léger motif de fierté).
Le livre de Daniel Heller-Roazen s'attache à un phénomène qui concerne tous ceux qui aiment la vie des mots : ce que l'auteur appelle les langues volontairement obscures, autrement dit les argots et les jargons. " Chaque fois que des humains parlent une langue, ils s'efforcent aussi de créer, avec la grammaire qu'ils connaissent, des langues secrètes. Celles-ci peuvent être plaisantes ou sérieuses, jeux d'enfants ou travail d'adultes, aussi impénétrables que des langues étrangères. " L'essai de Daniel Heller-Roazen est très savant, mais il n'est pas obscur quant à lui. Les nombreux exemples qu'il présente le rend transparent. Comme cette devinette venue du pays d'Odin en forme de bulletin météorologique codé :

Quel est celui-là, le grand
Qui passe au-dessus de la terre,
Il enveloppe lacs et forêts,
Il craint la tempête,
Mais pas les hommes
Et cherche querelle au soleil.
Roi Heidrekr

Réfléchis à l'énigme.

Réponse :

Ton énigme est bonne, Gestumblindi, elle est devinée. C'est le brouillard. Il enveloppe la terre, en sorte qu'on ne voit rien à cause de lui, pas même le soleil, mais il se dissipe quand le vent se lève.

Daniel Heller-Roazen, Langues obscures.
L'art des voleurs et des poètes
,

traduit de l'anglais par Françoise et Paul
Chemla, Seuil, 288 pages, 24 €
 



mercredi 17 mai 2017

Des livres perdus

Giorgio Van Straten,
Le Livre des livres perdus,
traduit de l'italien par Marguerite
Pozzoli, Actes Sud, 174 pages,
18
Selon un tout récent numéro de Livres Hebdo
un court texte, écrit à la main par son auteur
 JK Rowling sur une carte
au format A5, et vendu  près de 30000 euros
à une vente aux enchères de charité en 2008,
 a été volé au cours d'un cambriolage à Birmingham.
Combien de manuscrits ont ainsi disparu ?
Combien ont été volés, détruits dans un incendie
ou emportés par distraction dans une valise. 
C'est précisément la question
 que vient de se poser Giorgio Van Straten 
dans Le livre des livres perdus.
Il a suivi les traces de huit projets dont
on a plus eu de nouvelles. HemingwayGeorge Byron,
Malcolm Lowry, Gogol, notamment,
ont dû faire face un jour à cette cruelle situation.
Les huit chapitres qui composent le livre sont autant
de mini-biographies des auteurs concernés,
dont Giorgio Van Straten dresse des portraits
chaleureux en même temps qu'il tente d'établir
les circonstances qui provoquèrent la catastrophe.
 L'auteur essaie finalement de se consoler 
dans les termes suivants : " Ces livres deviennent 
des défis lancés à l'imagination, à d'autres écritures,
au développement de passions nourries
par leur propre impossibilité. Ce n'est pas un hasard
si plusieurs de ces pages perdues ont fini par susciter
l'écriture de nouveaux livres. "
Haut les cœurs !
 
 

mardi 16 mai 2017

Lui, c'est Elisée, l'autre c'est Elie Reclus

Lui, c'est Elisée, le véritable auteur d'Histoire
d'un ruisseau et Histoire d'une montagne
Nul doute que les deux frères Reclus auraient ri
un bon coup du petit tour que viennent de leur
jouer les éditions Arthaud dans leur republication des deux histoires reclusiennes : Histoire d'un ruisseau et Histoire d'une montagne,
que le libraire se trouve connaître d'assez près.
C'est, en effet, le portrait  d'Elie Reclus
 (1827-1904) et non celui de son frère Elisée (1830-1905) dont l'éditeur vient d'orner par erreur la quatrième de couverture des deux textes du
célèbre géographe.
Ce portrait, que réalisa le grand Nadar,
 est fort beau et est bien connu de
 tous ceux qui s'intéressent aux Reclus,
ce qui fait plutôt mauvais effet. 
Le préfacier, Aymeric Caron
(qui confond Richard Heath, auteur anglais
bien oublié, mais existant, avec un quelconque Richard Health inconnu au bataillon),
 a beau faire allusion à son " regard à la clarté
troublante", ce n'est pas cette jolie phrase qui
rendra son vrai visage à Elisée !
A moins que l'on n'ait pas su, chez
Arthaud, qu'Elie n'était pas le diminutif
d'Elisée...et que l'on ait pensé que la toque
que porte Elie était faite pour le crâne d'Elisée.
Mais là, le libraire devient carrément insupportable.


Lui, c'est l'autre, c'est Elie,
l'ethnologue.
A moins encore que l'éditeur n'ait pas voulu
copier la photo d'Elisée qui illustre 
les autres éditions d'Histoire d'un ruisseau et d'Histoire d'une montagne,
chez Actes Sud, par exemple, où ils sont disponibles depuis longtemps. C'était
bien tenté. Mais c'est tombé à côté.
Cela donne l'occasion au libraire de signaler une sérieuse publication d'Elie Reclus, aux éditions Héros limite : La Poule, le coq, qui sont deux physionomies animales : Elie n'avait-il pas rédigé des physionomies végétales, deux réalisations intimement connues du libraire, elles aussi ?





Elie Reclus, La Poule, le coq,
Héros limite, 207 pages; 18 €

lundi 15 mai 2017

Samedi BD (25)

Samedi 13 mai, deuxième samedi du mois,
 a vu Géraldine présenter son vingt-cinquième SAMEDI BD.
Une place a été faite, ce jour-là, 
 au Printemps régional de l'Antiquité grecque et romaine,
comme le montre le choix d'Antigone qui apparaît plus bas.
" La sagesse des mythes", la suite de Luc Ferry,
fut elle aussi au centre de la discussion.
Voici d'autres suggestions signées par Géraldine :
 
Régis Pénet, Antigone,
Glénat, 19,50 €


Léonard Chemineau et Metz,
Le Travailleur de la nuit,
Rude de Sèvres, 18 €


Hyman, Fromental,
Le Coup de Prague, Dupuis, 18 €


Rodolphe et Dubois, TER,  Daniel Maghen,
16 €

Benacquista et Barral, Le Guide mondial des records,
Dargaud, 14,99 €
 
 

samedi 13 mai 2017

La littérature selon Olivier Cadiot

Olivier Cadiot, Histoire de la littérature récente,
Tome 1, 192 pages, 11 €
Le libraire avait raté Histoire de la littérature récente, d'Olivier Cadiot, paru chez POL en 2016.
Ce n'est pas un gros retard qu'il rattrape aujourd'hui, après tout, en recopiant ces quelques commandements en attendant le tome 2 :

" La littérature n’est pas une thérapie. On ne supporte pas mieux nos maux en les dédoublant par les mots. Il faut vraiment être un demeuré pour penser que « ça ira mieux en le disant ».

Si vous cherchez la gloire, voire la notoriété, en vous lançant dans la littérature, n’oubliez jamais que dans trente ans – et sans doute bien avant – il y aura autant de lecteurs de vraie littérature qu’il y a aujourd’hui d’amateurs de poésie en latin.

Ne placez pas la littérature sur un piédestal : il n’y a pas d’art supérieur. Rien de plus suranné que d’établir des hiérarchies. Si vous vous réveillez en pleine nuit en vous demandant : qu’est-ce que la littérature ? Dites-vous bien que tout vaut mieux que le chef d’œuvre qui vous hante et qui sera forcément raté.

Ne regrettez pas la littérature d’avant. Écrire est un métier d’aventuriers, pas de geignards.

Préparez-vous à entendre des gens dire très gentiment : « Mais pourquoi écrivez-vous comme ça ? » avec une incompréhension douce comme si vous portiez une perruque pour aller faire vos courses.

Sachez que le lecteur veut juste lire par dessus votre épaule : ne vous adressez pas à lui comme à un enfant. Chaque livre que vous écrivez devrait être une manière originale de vous ridiculiser.

Et gardez en tête la célèbre équation dite de Mark Greeene qui fut le premier à l’établir : Littérature égale Déception."

Fragonard, La Liseuse

vendredi 12 mai 2017

Sur la route de la porcelaine

Edmund de Waal, La Voie blanche.
A la rencontre d'un art millénaire, traduit de
l'anglais par Josée Kamoun, Autrement, 517 pages
24 €
 
Edmund de Waal est un céramiste de réputation internationale. Son livre La Voie blanche. A la rencontre d'un art millénaire, placé sous le patronage d'Herman Melville et de sa baleine blanche, nous offre la meilleure première page de la semaine. Preuve que l'on peut être un auteur sérieux et nullement pédant ni ennuyeux. Livrons-la sans plus attendre :

" Je suis en Chine. Je tente de traverser la rue à Jingdezhen, capitale de la porcelaine située dans la province du Jiangxi, Ur légendaire où tout a commencé ; les cheminées des fours brûlent toute la nuit, la ville n'est qu'une " grande fournaise qui a plusieurs soupiraux", avec ses manufactures pour la maison impériale, là-bas au repli des montagnes où pointe la flèche de ma boussole. C'est ici que les empereurs envoyaient leurs émissaires commander des bassins de porcelaine d'une profondeur invraisemblable pour les carpes du palais, des coupes pour les rites, des bols par milliers pour leur maisonnée. Ici que les marchands venaient commander des plats pour les festins des princes timourides, des jattes pour les ablutions des cheikhs, des services à vaisselle pour les reines. C'est la ville des secrets de fabrication, avec son savoir-faire millénaire, ses cinquante générations d'ouvriers qui ont extrait, lavé et malaxé la terre blanche, la ville où l'on connaît et façonne si bien la porcelaine, avec ses ateliers innombrables, ses potiers, ses vernisseurs, ses décorateurs, la ville des négociants, des courtisanes et des espions. "

La Voie blanche bénéficie aussi de la meilleure dernière page de la semaine grâce à Josée Kamoun, sa fervente traductrice, qui conclut en beauté : " Le traducteur, arlequin serviteur de deux maîtres, a mis ses pas dans ceux d'Edmund de Waal passeur de cultures, pour emprunter la route de la porcelaine avec ses tours et détours entre deux mondes et quelques empires. Au lecteur, il est heureux d'en faire retour. "
Melville, Moby Dick, traduit de l'américain
par Jean Giono, Lucien Jacques
et Joan Smith, Folio, 752 pages, 9,80 € 




jeudi 11 mai 2017

La minute de mauvaise humeur du libraire (3)

Le libraire innocent a relevé ces lignes, encore plus innocentes, sur le site de l'Alliance Française qui, comme chacun le sait, est une fondation déclarée d'intérêt public, financée par le Ministère française des affaires étrangères :

" Clichy, le 2 mai 2017 – Annoncée par Amazon le 25 mars dernier sur le Salon du Livre, la seconde édition du concours littéraire Les Plumes Francophones a ouvert lundi 1er mai. Désormais, et jusqu’au 31 août prochain, les auteurs peuvent participer au concours en soumettant leurs manuscrits originaux via le service Kindle Direct Publishing (KDP) (...).
Ouvert à tous les francophones dans le monde, le concours d’autoédition Les Plumes Francophones d’Amazon a pour but de révéler de nouveaux auteurs et de promouvoir la francophonie à travers le monde. Organisé en partenariat avec la chaîne culturelle TV5MONDE et la fondation Alliance Française, il bénéficie du haut patronage de Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’État chargé du Développement et de la Francophonie. Yasmina Khadra, le talentueux écrivain algérien connu notamment pour ses œuvres Ce que le jour doit à la nuit, Dieu n’habite pas La Havane et La Dernière Nuit du Raïs , est le parrain de l’édition 2017. "


Ce n'est pas tout. Le site de l'Alliance française, toujours aussi soutenue financièrement par le Ministère française des affaires étrangères, tient à préciser ceci à qui l'ignorerait : 

" A propos d’Amazon :  L’entreprise est guidée par quatre principes : l’obsession client plutôt que l’attention portée à la concurrence, la passion pour l’invention, l’engagement en faveur de l’excellence opérationnelle et la réflexion à long terme. Les commentaires en ligne, la commande en 1-Click, les recommandations personnalisées, le programme Amazon Premium, Expédié par Amazon, AWS, Kindle Direct Publishing, Kindle, les tablettes Fire et Fire TV, Amazon Echo et Alexa comptent parmi les produits et services initiés par Amazon. "

Du reste, le logo innocent du Ministère figure au bas de l'affiche présentant le concours des innocentes " Plumes francophones ".
Le libraire, qui tient les ouvrages de Yasmina Khadra à la disposition des lecteurs sur son étal, vous souhaite une bonne et innocente nuit.
 
 

mercredi 10 mai 2017

Remise du prix Valery Larbaud

Jean-Baptiste Del Amo, Règne animal,
Gallimard, 432 pages, 21 €
Le 51e prix Valery Larbaud sera décerné à Jean-Baptiste Del Amo pour Règne animal (Gallimard) ce vendredi 12 mai à la Médiathèque de Vichy, 106-100 rue du Maréchal Lyautey.
Voici une partie du menu de la soirée :
19 h - Spectacle-concert - « Voyage avec A.O. Barnabooth » par la Compagnie des Borborygmes. Duo musical autour des poésies de Valery Larbaud créé par Isabelle Grimbert (voix) et Ti-Yann Février (guitare électrique et saxophone)
« Prête-moi ton grand bruit, ta grande allure si douce, (…) O train de luxe ».
20h - Remise du Prix à Jean Baptiste Del Amo en présence des membres du jury :
Jean-Marie Laclavetine,, Jean Blot,
Georges-Emmanuel Clancier, Paule Constant, Laurence Cossé, Olivier Germain-Thomas, Christian Giudicelli, Roger GrenierMarc Kopylov, Thierry Laget, Isabelle Minard, Paule Moron, Laurence Plazenet et Bertrand Visage.
 La vente de livres sera assurée par les libraires vichyssois et les dédicaces par le lauréat du Prix et les membres du jury.
L'entrée est libre pour tous.

Le lauréat du prix Valery Larbaud 2017

mardi 9 mai 2017

De la météo dans l'histoire

Alain Corbin, Histoire buissonnière de la pluie,
Champs, 112 pages, 5 €
 
Du beau et du mauvais temps n'avons-nous pas une idée faussée par la météo quotidienne ? Et par notre désir de plages ou de terrasses ensoleillées ?
Ne sommes-nous pas trop accrochés aux prévisions du temps qu'il va faire ? Qui est prêt à entonner l'excellent refrain de Nougaro :

La pluie fait des claquettes
Sur le trottoir à minuit
Parfois, je m’y arrête,
Je l’admire, j’applaudis…


Les enfants peut-être, que l'on dit être moins perméables (ah ! monsieur le libraire, n'en jetez plus !) au temps qu'il fait sur nos têtes, dans les vignes et les champs. Ou bien les peintres qui savent bien que la pluie donne de l'éclat au paysage. Alors que le soleil, de son côté, l'accable.
Alain Corbin s'est penché sur la question et a placé la pluie dans une perspective historique, comme il avait traité déjà du silence, des odeurs, du ciel et de la mer ou de l'ombre, sujets un peu météorologiques eux aussi. Son étude montre l'évolution de nos perceptions des éléments.
Elle est trop brève pour ne pas appeler de suite, mais elle est de celles qui ouvre ces fameuses pistes auxquelles le libraire faisait allusion pas plus tard qu'hier.


lundi 8 mai 2017

Lacarrière : en marche !

Jacques Lacarrière, Chemin faisant,
La Table ronde, 347 pages, 8,70 €
Les ouvreurs n'existent pas seulement au rugby ou sur les pentes neigeuses.
En littérature et dans les arts aussi, il y en a. Jacques Lacarrière (1925-2005) en faisait partie. Aussi a-t-il été l'un des premiers poètes en marche. Pas avant Rimbaud, ni avant Breton (" Lâchez tout... partez sur les routes "), mais en même temps que Nicolas Bouvier et bien avant nombre de marcheurs qui s'avèrent être plutôt des... suiveurs.
Voilà, du reste, ce qu'il avait lui-même répondu à l'un de ses admirateurs lui disant qu'il ferait un jour comme lui  : " A tous ceux qui m'ont écrit ainsi et qui parfois me questionnaient sur leurs itinéraires, je n'avais et je n'ai toujours qu'une seule réponse : ne reprenez pas mes sentiers, ne reprenez pas les sentiers des autres, inventez vos propres chemins. Ils seront ainsi votre découverte, ils auront la saveur, le bonheur de ce qu'on a choisi. "
Voilà un fier et ferme propos qui plaît au libraire.
Dans Le Pays sous l'écorce, En cheminant avec Hérodote et L'Eté grec, Jacques Lacarrière a exploré divers pays. Il a également fait l'éloge des jardins, en avant coureur, là aussi. Mais c'est aujourd'hui Chemin faisant que reprend au format de poche La Petite vermillon de La Table Ronde. On y trouve le conseil que donnait Lacarrière à son jeune lecteur et diverses invitations à fréquenter les chemins de rêve.
Une carte est jointe à l'ouvrage, histoire de s'y retrouver un peu dans la géographie réelle.
Bonne route !
Lacarrière en marche

dimanche 7 mai 2017

Le jour de James Joyce


Saint-Gérand-le-Puy, capitale bourbonnaise d'un millier d'habitants, a accueilli James Joyce (1882-1941) entre ses murs pendant une année, du 24 décembre 1939 au 14 décembre 1940. Selon l'ami François Graveline, en son Auvergne des écrivains d'ailleurs (Page centrale), il n'est pas certain que ce séjour ait mis du baume au cœur de l'auteur d'Ulysse, qui devait décéder au mois de janvier suivant. " Malade, sa vue faiblissant de plus en plus, sans guère de ressources, Joyce s'ennuie, parcourt le village, les poches pleines de cailloux pour chasser les chiens,  s'enferme dans le mutisme dont il ne sort que lors des rares visites qu'il reçoit, comme celles de son secrétaire Samuel Beckett ", écrit François Graveline.
L'association James Joyce, sise en ce village, n'en organise pas moins depuis 2004 un " Jour d'Ulysse " destiné à mettre en lumière quelque aspect de l'œuvre et de la vie de Joyce. Cette année, c'est Portrait de l'artiste en jeune homme (1917) qui sera au cœur du Jour d'Ulysse, le samedi 24 juin 2017.
Les personnes intéressées peuvent obtenir des renseignements au 04 70 35 00 83.

James Joyce,
 Portrait de l'artiste en jeune homme, traduit
de l'anglais par Jacques Aubert, 420 pages,
9,80 €