dimanche 30 avril 2017

Petite relâche n'est pas mortelle

Les Assises Internationales du Roman
se tiendront à Lyon du 29 mai au 4 juin.
Vous avez le temps de consulter le programme
et de réserver vos places
sur www.villagillet.net


Votre blog favori vas s'interrompre, lui, quelques jours.
Il reprendra son activité dès la fin de la semaine.
A vous retrouver... tout de suite.
La librairie, elle, garde ses portes,
sa messagerie, son téléphone grands ouverts !
 
 


samedi 29 avril 2017

Star Wars : c'est maintenant

Comme chaque année, A la Page est présente à Cusset
pour la Convention Star Wars.
Demandez le programme des deux journées !
 Attention, ça décoiffe !
 

 

vendredi 28 avril 2017

L'un saute à l'élastique, l'autre aussi

Nicolas Fargues et Iegor Gran, Ecrire à l'élastique,
POL, 224 pages, 16 €
Laissons Montaigne et La Boétie. Une autre amitié littéraire est née. Dans le monde contemporain.
Elle a poussé Nicolas Fargues et Iegor Grant à composer ce roman épistolaire à quatre mains.
Le ton est enlevé. La causticité à portée d'élastique, alors que l'un (Nicolas) est parti refaire sa vie en Nouvelle-Zélande tandis que l'autre (Iegor, pardi) est resté à Paris. En pleine rentrée littéraire où, écrit-il " les romans de la rentrée de janvier " l'ont " accueilli en colonnes serrées "-- le libraire compatit.
Ils ne sont peut-être ni l'un ni l'autre follement heureux dans ce monde de plus en plus contemporain (" ah, que la vie est quotidienne ! " s'exclamait un autre). Mais ils s'y trouvent de plain pied, pour ne pas dire plongés jusqu'au cou : Internet, iPad, RTT, Uber, SMS et autres inventions récentes quoique déjà vieilles, mais bien connues, jonchent leur papier à lettre. Les plans,
et les ratages, sexuels aussi. L'ironie de Nicolas répond à celle de Iegor ou bien la précède. Qu'on stationne à Wellington ou mijote à Paris, les temps, à ce qu'on voit, sont durs.
Avant de rencontrer Iegor Gran, Nicolas Fargues avait publié Au pays du p'tit que Folio republie. Le Retour de Russie, de Iegor Gran, dont le libraire avait rendu compte  le 21 février 2016, attend son passage en poche.
Nicolas Fargue, Au pays du p'tit,
Folio, 216 pages, 6,60 €


jeudi 27 avril 2017

Un autre Brassaï

Brassaï, Roger Grenier, Correspondance 1950-1983,
Gallimard, 212 pages, 26 €
Roger Grenier a bien connu Brassaï (1899-1984). En atteste sa présentation de ce volume de correspondance, très agréable à lire, sous le titre Brassaï et les lumières de la ville.
Inutile de tourner autour du pot, c'est pour son recueil de photographies Paris de nuit que Gyula Halász, alias BrassaÎ, se fit remarquer dès 1932. Le succès international qu'il rencontra ne fit que grandir jusqu'à nos jours.
Mais l'un des intérêts du texte de Roger Grenier est de mettre en évidence les autres centres d'intérêt de son ami Brassaï, ses autres facettes, comme la sculpture, la tapisserie et l'écriture (de livres et d'articles). Qu'elles soient restées dans l'ombre irrita plutôt celui qui publia un maître livre consacré à ce que nous appellerions aujourd'hui l'art de la rue (le street art) : Graffiti (1960), qui vient de faire l'objet d'une exposition très intelligente au Centre Pompidou. " Les dessins et signes tracés ou grattés sur les murs de Paris ont fasciné Brassaï du début des années 1930 jusqu’à la fin de sa vie, disent les organisateurs de cette exposition. Le photographe a  traqué ces expressions durant toute sa carrière, leur consacrant une importante série qui a pris forme dans un livre (...) "
Ce pan de l'œuvre de Brassaï est tellement abouti et satisfaisant qu'il continue d'éclipser le reste de son activité.
Bref, lire la correspondance Grenier-Brassaï, fort bien éditée chez Gallimard, dans un confortable format agrémenté de documents, permet d'élargir la connaissance d'un homme enfermé le plus souvent dans sa réussite même de photographe. La chose vaut parfaitement le détour.

mercredi 26 avril 2017

Femmes à la mer !

Marie-Eve Sténuit, Une femme à la mer !
Aventures de femmes nauvragées,
Editions du trésor, 190 page, 17 €
Dans la lignée, pour ainsi dire, des Femmes pirates chroniquées par le libraire il y a deux ans presque jour pour jour, un cri d'élève : " Une femme à la mer !". Sous ce titre, Marie-Eve Sténuit poursuit ses récits maritimes en se penchant, cette fois-ci, sur le sort de femmes naufragées. Le thème est peu rabâché dans les nombreux livres d'histoire qui arrivent chez le libraire. Marie-Anne de Bourk, Madame Denoyer, Ann Saunders, ces noms vous disent-ils quelque chose ? Ou ceux des disparues du trois-mats le Grosvenor ? Et saviez-vous que le peintre Géricault avait caviardé de son célèbre Radeau de la Méduse toute figure féminine ? Car plusieurs femmes se sont trouvées prises au piège de la mer (et des hommes). La bibliographie dressée par Marie-Eve Sténuit suffit à convaincre que ces histoires tragiques ont malgré tout fait verser beaucoup d'encre -- et quelques ancres aussi.
Le libraire regrette seulement de ne n'avoir pas trouvé ici évoquée la noyade de Margaret Fuller, la grande romantique états-unienne. Margaret périt, avec mari et enfant, le 19 juillet 1950, à bord du navire qui devait la ramener dans son pays. Le bateau se fracassa à quelques centaines de mètres de la côte. On dit que Margaret fut la dernière à vouloir le quitter. Sur la rive, nul ne s'aventura à la rescousse des naufragés. Les jours suivants, on envoya Henri David Thoreau en quête d'une quelconque trace : objets personnels, manuscrits... Rien ne fut jamais retrouvé. Pas même le corps de Margaret Fuller.
Margaret Fuller (1810-1850)

mardi 25 avril 2017

Lleewelyn Powys, drôle d'oieau

Llewelyn Powys, Que les noix brunissent,
traduit de l'anglais et préfacé par Patrick
Reumaux, Klincksieck, 184 pages, 19 €
Après Carole Llewellyn (avec deux fois deux " l "), voici... Llewelyn Powys (seuls les deux premiers
" l " sont doublés) ! Llewelyn (1884-1939) qui appartint à l'inénarrable lignée des Powys. Le petit frère de John Cowper et de Theodore Francis, tous deux écrivains eux-aussi, comme cinq autres Powys sur les onze que compta leur fratrie !
Que les noix brunissent est le titre du dernier livre traduit de ce britannique quasi-inconnu en France, il faut bien le dire, dût-on peiner Patrick Reumaux, infatigable et excellent traducteur de son œuvre.
Amoureux des animaux et des paysages septentrionaux, Llewelyn a laissé des chroniques d'un style inimitable : trois lignes suffisent à vous mettre sur sa piste (surtout quand les mots Dorset, marais et goélands apparaissent sur la page) sans avoir vu son nom sur la couverture. " Le style de Llewelyn est celui de nos pensées quand un long rêve diurne nous enveloppe soudain merveilleusement, sur une lande, une terrasse,
une balustrade, un coin de mer familier depuis l'enfance ", a dit John Cowper.
Le libraire vous encourage (vivement, chaleureusement, vigoureusement) a découvrir deux autres livres de Llewelyn. Des rats dans la sacristie (Isolato), où les animaux sont d'une grande présence et L'Amour la mort (Phébus), roman d'amour chevaleresque tel qu'un Powys pouvait l'imaginer. C'est-à-dire ne ressemblant à aucun autre.

Llewelyn Powys, Des rats dans la
sacristie, traduit de l'anglais par
Patrick Reumaux, Isolato, 99 pages, 17 €


lundi 24 avril 2017

Panoramas du 14 avril

Les incroyables métamorphoses panoramiques
intervenues dès le début de la séance de dédicace
de Carole Llewellyn, les voici.
Elles sont signées par le photographe Joël Juge.
Pendant ce temps, Carole, cause de tout cela, 
dédicace avec maîtrise
Une ombre chacun (Belfond), vendredi 14 avril

Arrivée de Carole
Photo : Joël Juge D.R.

L'espace se creuse !
Photo : Joël Juge D.R.
 
Carole assure
Photo : Joël Juge D.R.

dimanche 23 avril 2017

A moi, Scutenaire, deux mots !

Louis Scutenaire,
Mes inscriptions 1945-1963,
Allia, 332 pages, 15 €
Des penseurs qui se grattent la tête, on dit qu'ils se la creusent.

Le charme d'un objet à la mode vient beaucoup de ce qu'il est à la mode.

Les fées + les faits = l'effet.

Atteindre les sommets les use.

Certains croient en la pomme.

Souvent flamme varie.

L'homme est bien plus bête qu'un géranium.

On fait ce qu'on peut. Dommage qu'on le puisse.

Louis Scutenaire, Mes inscriptions, 1945-1963
 
 
Il paraît que Louis Scutenaire mourut (le 15 août 1987) en regardant à la télévision un film sur son ami  René Magritte.
 
 

jeudi 20 avril 2017

Fêtons la librairie !

Une affiche flashy
pour annoncer la Fête de la librairie ce samedi 22.
Avec, à la clé, des marque-pages
et un livre cadeau.
Belle perspective.
 

mercredi 19 avril 2017

Se sentir bien en Vichy

C'est peut-être parce qu'ils sont considérés comme des " livres qui font du bien " (des feel-good books en français rectifié) que les romans d'Aurélie Valognes paraissent au format de poche dans de remarquables couverture... vichy.
Fin observateur, doublé d'un preux philosophe, le libraire ne pouvait manquer de faire le rapprochement entre les deux concepts : celui de se sentir bien et celui de belle station thermale..





Trois titres figurent sur l'étal du libraire,
dont le dernier, au format broché :

Aurélie Valognes, Minute, papillon !
Mazarine, 17,90 €

mardi 18 avril 2017

Mon père chinois

Yan Lianke, Songeant à mon père,
traduit du chinois par Brigitte Guilbaud,
Picquier poche, 128 pages, 6,50 €
Le meilleur premier chapitre de la semaine est signé Yan Lianke. Il tient en un peu plus de deux pages de belle intensité et commence par la question fondamentale : " Qui suis-je ? "
Ce sont les paysans de la région natale de Yan Lianke, gens très simples, et non les lettrés de Pékin, mondains sophistiqués, qui vont l'aider à répondre à son interrogation.
Quand il vit sa mère arriver vers lui dans le bourg de Tianhu, dans le district de Song, il sut qui il était. Elle binait dans un champ au bord du fleuve et avait emprunté une bicyclette pour rentrer plus vite. Une note digne d'Albert Camus.
Né en 1958, Yan Lianke est un des écrivains chinois contemporains les plus en vue et les moins bien en cour. Limogé de l'armée populaire où il s'était engagé en 1979, plusieurs de ses livres ont été publiés par Picquier. Dont Les Quatre livres, terrible évocation du " Grand bon en avant ", qui fit 36 millions de morts. Les courts récits qui forment Songeant à mon père, parlent de la vie des campagnes chinoises. L'autobiographie leur donne un accent de vérité que peu d'ouvrages de fiction savent atteindre.

Yan Lianke, Les Quatre livres,
traduit du chinois par Sylvie Gentil,
Picquier, 416 pages, 20,80 €

lundi 17 avril 2017

Avril, mois des filles ? (2)

Meg Donogue Nous étions les filles de la plage.
Traduit de l'américain par Jeanne Deschamp,
,Mosaïc,, 370 pages, 14,90 €
Le libraire, quand il ironisait (une fois de plus, et ce n'est sans doute pas la dernière, hélas !) à propos des titres de romans qui se publient actuellement, avait oublié celui de Meg Donohue : Nous étions les filles de la plage
Celui-ci vient indiscutablement s'ajouter à la collection de titres comportant le mot " fille ", commencée dans le billet du 11 avril dernier.
Meg Donohue doit être doublement remerciée pour sa contribution. Car l'on se souvient peut-être qu'elle appartenait déjà à la tribu des auteurs de titre à filles, comme le prouve son précédent roman, La Fille qui cherchait son chien (et trouva l'amour), publié chez le même éditeur, Mosaïc.

Meg Donohue, La Fille qui cherchait son chien
(et trouva l'amour), Mosaïc, 320 pages, 13,90 €





dimanche 16 avril 2017

Le jazz en boîte de nuit

Joy Sorman, La Discothèque,
Incipit, 92 pages, 12 €
Nuits zazous dans Paris occupé. " Les garçons ont des bouteilles de Suze à la main, les filles des fume-cigarettes et des verres de bière à la grenadine, ils se pressent par grappes autour de l'imposant juke-box qui trône au centre de la piste. On se bouscule pour imposer son choix de 78 tours -- Earl Hines ou Artie Shaw --, et surtout on danse, on swingue sur des tempos grisants, seul ou en couple (...) ".
Pour Justine, la protagoniste de ce bref récit, " La Discothèque", boîte de nuit à la mode où le jazz mène la danse, est un lieu de résistance et la fête une arme patriotique.
Le récit de Joy Sorman est enlevé, appliqué à faire couleur locale et à évoquer une jeunesse en marge, honnie par l'idéologie de l'armée occupante et de l'Etat français.
Justine passe ses nuits à danser, se donnant ainsi un peu bonne conscience, puisque l'ennemi n'aime pas les rythmes jazzés. A la Libération, elle poursuivra sa vie nocturne au Whisky à Gogo jusque dans les années 1960, où elle se fera le relais du twist.
La collection " Incipit " dans laquelle est publié le livre de Joy Sorman comporte une dizaine de titres. Tous se terminent par un bref dossier concernant l'époque dans laquelle évoluent les personnages et le destin qu'elle leur réserve.

samedi 15 avril 2017

Promenons-nous dans le bois

Lars Mytting, L'Homme et le bois,
traduit du norvégien par Alexis Fouillet,
Gaïa, 192 pages, 24 €
Sous sa couverture rétro, c'est un livre venu de Norvège. Vous vous familiariserez avec le bois dans tous ses états ou approfondirez les connaissances que vous en avez. Le bois et tout ce qui tourne autour :
les différents outils nécessaires à son travail, à son abattage et à son stockage ; les différentes techniques de fendage, puis d'empilage (oui, c'est très beau un empilage, et très odorant, dans la grange ou le bûcher) ; les essences qui donnent le meilleur bois de chauffe
(le libraire se perd un peu dans les calculs du CO2 émis dans le ciel !) ;  la sécheresse que doit atteindre le bois pour bien flamber et chauffer.
L'ouvrage s'est valu le prix du meilleur livre de non-fiction de l'année 2016 en Grande-Bretagne.
Restons dans le bois. Avec un compagnon légèrement acariâtre, mais qui laissa des pages d'écriture stimulante : Henry David Thoreau (1817-1862).
Il passa deux ans seul dans une cabane près de l'étang de Walden (Massachusetts). Le livre que lui suggéra cette expérience, produit de son goût pour la solitude est devenu très célèbre à travers le monde. Rien ne dit qu'Henry David écrivait pour les célibataires comme lui et les sauvages comme lui. Son mémoire a gardé son tranchant. Ecoutez plutôt cette remarque typique : " Il m'arrive souvent de penser que les hommes ne sont pas tant les gardiens de leurs troupeaux que les troupeaux sont les gardiens des hommes -- tant il est vrai que les bêtes des troupeaux jouissent d'une liberté bien supérieure à celle dont jouissent les hommes. " Et toc !
Chaque éditeur aura bientôt son " Walden ", comme il a son " Croc blanc". Les éditions Gallmeister en proposent une nouvelle traduction, suivi d'un éloge funèbre de Thoreau par son ami Emerson (1803-1882), dont on aimerait avoir davantage de nouvelles.
Henry David Thoreau, Walden,
traduit de l'américain par Jacques Mailhos,
Gallmeister, 392 pages, 10 €

 

vendredi 14 avril 2017

L'enfance revenue

Roger-Pol Droit, Esprit d'enfance,
Odile Jacob, 206 pages, 17,90 €
" Jouer sans fin "; " s'émouvoir sans cesse " :
est-ce possible, est-ce souhaitable  ?
Oui et non, répond le philosophe Roger-Pol Droit dans son essai Esprit d'enfance.
" Il ne s'agit donc pas de vivre selon l'esprit d'enfance, toujours, partout, en toutes circonstances. Ce serait sans doute plus invivable encore que l'indifférence des sages et la paix plate de la dictature de la raison. "
Mais, précisons que " si nous voulons avancer, simplement vivre vraiment, alors il nous faut jouer, pas à pas, entre l'esprit d'enfance et l'esprit de maturité, les choisir alternativement l'un contre l'autre, les équilibrer et les déséquilibrer l'un par l'autre. "
Pour parvenir à cette fin, Roger Pol-Droit a mis au point un certain nombre d'entrainements paradoxaux et réjouissants : un exercice d'illogisme, un autre d'émotion, un troisième d'éternité et, pour faire bonne mesure, un exercice de sauvagerie sont, entre autres, suggérés par l'auteur.
Chacun peut compléter et renforcer ce dispositif au gré de sa fantaisie et de ses besoins.
Une bonne méthode pour voyager au pays de l'enfance est ainsi de se plonger dans l'atmosphère du cirque. Il existe (enfin) pour cela un magnifique ouvrage intitulé Une histoire du cirque. Ponctué de nombreuses illustrations, il recouvre trois siècles d'évolution, précédés par les premières formes de spectacle chez les peuples cavaliers, puis chez les Romains. Pascal Jacob, son auteur, présente un tour de piste très complet, d'un bord à l'autre du monde  et devant nos yeux d'enfant encore remplis de paillettes. Le libraire rajeunit a vue d'œil.

Pascal Jacob, Une histoire du cirque,
Seuil/BNF éditions, 240 pages, 45 €

mercredi 12 avril 2017

Classica chez Actes Sud

La collection Classica chez le libraire A la Page, 12 avril 2017

Le dernier volume de la collection Classica des éditions Actes Sud est paru au mois de février dernier. Préfacé par André Tubeuf, il est consacré au pianiste et compositeur russe Vladimir Horowitz (1903-1989). Joliment sous-titrée " L'Intranquille ", cette biographie proposée par Jean-Jacques Groleau épouse la trajectoire riche et agitée du rival de Rachmaninov, depuis sa naissance d'enfant gâté en Russie jusqu'à sa naturalisation américaine et sa carrière internationale.
De surcroît, pour l'achat de deux volumes da la collection, Actes Sud et le libraire vous offrent (dans la limite des stocks disponibles) un exemplaire de La Discothèque idéale de l'opéra. Soit une discographie commentée de 250 pièces lyriques majeures. Irrésistible.

mardi 11 avril 2017

Avril, mois des filles ?

Habib Abdulrab Sarori, La Fille de Souslov,
traduit de l'arabe (Yémen) par Hana Jaber,
Sindbad, 192 pages, 21,80 €
Le mois d'avril serait-il le mois des filles ?
Oui, s'il faut en croire les titres des romans étrangers qui se disputent l'étal du libraire. Le mois de mars s'était déjà signalé par Les Filles au lion de Jessie Burton (l'auteur du Miniaturiste) paru chez Gallimard, et par Les Vieilles filles proposées par Pagan Kennedy, chez Denoël.
D'autres signes avant-coureurs s'étaient manifestés. Ainsi, La Fille du train, de Paula Hawkins, avait beaucoup fait parler d'elle (dès 2015 !). La Fille sur la photo, de Karine Reysset (Flammarion), nettement moins, sauf votre respect.
Kiyoto Murata, Fille de joie,
traduit du japonais par Sophie Refle,
272 pages, 21,80 €
Mais, surgis de Nouvelle-Zélande, du Yémen et du Japon, nous arrivent d'un seul coup d'un seul La Fille de Souslov, Fille de joie et Fille de l'air.
Evidemment, le mot " fille " n'a pas le même sens dans les trois cas.
La fille de Souslov désigne la fille d'un certain Monsieur Souslov, homme politique yéménite.
La fille de joie désigne bonnement  (si l'on ose parler ainsi) une prostituée.
Et le roman de Fiona Kidman fait revivre Jean Batten, une aviatrice célèbre dans les années 1930 : vous avez compris à quel plaisant jeu de mots conduit ce titre.
A quoi est dû ce phénomène éditorial ?
Au couronnement par le prix Femina 2016 du roman de Marcus Malte Le Garçon ? L'hypothèse paraît hasardée et laisse le librairie dubitatif.
A la vérité, il n'en a même aucune idée. Il observe.
Que chacun en décide par lui-même. Après tout.

Fiona Kidman, Fille de l'air, traduit de l'anglais
(Nouvelle-Zélande) par Dominique Goy-Blanquet,
Sabine Wespieser, 480 pages,, 25 €

lundi 10 avril 2017

La meilleure première page et autres aventures

Pascal Quignard, Une journée de bonheur,
Arléa, 156 pages, 11 €
La semaine du libraire commence bien. Elle commence avec cette première page :
" Je vous remercie d'être là, ce soir, dans cette grande salle sombre. Je reviens du Japon. Je suis revenu mardi. Je n'ai pas manqué, bien sûr, d'aller voir pâlir le soleil là où il prend naissance. Je suis allé voir mourir les fleurs et s'amasser les brumes? L'automne s'est étendu sous les branches des arbres comme un sang. J'ai senti s'élever, m'envelopper en marchant, le parfum si épais qu'invente, diffuse, puis alourdit la pluie. Je me suis accroupi dans les odeurs enchanteresses, j'ai enfin ramassé (et fait un vœu sur le chemin de pierres) la première feuille d'érable dans le jardin de la villa Katsura à Kyoto. "
Ces lignes sont extraites d'un livre de Pascal Quignard, Une journée de bonheur. Quand on vous disait que la semaine commence bien.
Elle commence même sur les chapeaux de roues.
Avec un thème de recherche d'une grande poésie, d'une douceur peu commune : les cours dans la peinture. Pas les cours royales ou princières. Non, les " simples " cours. Les cours des maisons (de ville, de campagne), des fermes, des tavernes. Les atriums, les patios, sinon les cloîtres. Il y a là un champ d'investigation inestimable pour les rêveurs. Fenêtres sur cours est le titre de ce livre qui sert de catalogue à l'exposition du même nom qui se tient à Toulouse jusqu'au 17 avril.
Les peintres de ces cours n'ont pas tous laissé un nom très connu. Raison de plus pour s'intéresser à leur univers. Une œuvre a particulièrement attiré l'œil du libraire : un Patio à l'Alhambra, peint par un certain Jean-Baptiste, dit Achille Zo (1826-1901) dans un style néo-mauresque qui est aussi bien celui qu'affecte l'immeuble abritant A la Page à Vichy.
Oui, bon début de semaine, décidément !

Fenêtres sur cours. Peintures du 16e au 20e siècle,
Musée des Augustins/Lienart, 97 pages, 29 €

dimanche 9 avril 2017

Samedi BD (24)

Samedi BD pour sa vingt-quatrième édition
a retenu pour vous les cinq albums qui suivent.
(Le librairie ne se lassera pas de vous le dire :
Géraldine en présente bien plus en direct)
 
Futaki et Galandion, Hypnos, Le Lombard,
56 pages, 13,99
 
 
Zidrou, Oriol, Natures mortes, Dargaud,
64 pages, 14,99 €

Nadar, Le Monde à tes pieds,
La Boîte à Bulles, 20,00 €


Efa, Rubio, Monet, nomade de la lumière,
Le Lombard, 112 pages, 17,95 €

Matz, Jef, Geronimo, Rue de Sèvres,
120 pages, 18 €


 
 


vendredi 7 avril 2017

Résumons-nous

Eric Vuillard
Le libraire avait consacré son billet du 28 août 2016 à un petit livre à la forme allongée intitulé 14 juillet publié par Actes Sud et œuvre d'Eric Vuillard.
Le Prix Alexandre Vialatte 2017 vient d'être attribué à ce livre (roman ? récit ?) et à l'ensemble de l'œuvre de l'auteur.
Bien que le rapport direct avec Vialatte échappe à ce balourd de libraire, inculte et acariâtre, celui-ci n'est pas mécontent ce soir.
Notez encore les deux informations suivantes : 14 juillet figure sur la liste du Prix Inter 2017 et des chroniques de Vialatte, redevenues introuvables, viennent d'être republiées chez Bouquins sous le titre de Résumons-nous, avec une préface de Pierre Jourde..

Alexandre Vialatte, Résumons-nous,
Bouquins, 1344 pages, 32 €

jeudi 6 avril 2017

Couvrir le livre

Lecteurs, connaissez-vous le nom Pierre Faucheux ? Celui de Massin ? Oui, non ?
Ce ne sont pas des noms de romanciers, ni de poètes (quoique...), ni d'historiens et, moins encore, de journalistes.
Pourtant, ils tinrent un rôle nullement mineur, essentiel plutôt, dans l'univers des livres que nous aimons. Nous leur devons, effecti- vement, d'innombrables couvertures de livres.
Impossible d'en dresser l'inventaire, serait-ce un inventaire à la Prévert.
S'il n'y avait qu'un exemple à citer dans l'œuvre de Robert Massin (né en 1925), le libraire citerait la collection " L'Imaginaire ", de chez Gallimard.
Et de Pierre Faucheux (1924-1999), il citerait de nombreux chefs-d'œuvre  graphiques réalisés pour le Livre de Poche, sans qu'il puisse trancher entre la couverture des Chants de Maldoror de Lautréamont, celle du Rêve de l'escalier de Buzzati ou de L'Astragale d'Albertine Sarrazin.
C'est de Massin et de Pierre Faucheux que nous entretient  Le Corps du livre. Autrement dit l'ouvrage que le libraire remettra gratuitement à ses clients pendant la journée de la Fête de la librairie, le 22 avril prochain. Avec, au sommaire, d'autres histoires de couvertures, inventées par les descendants de Massin et de Faucheux.
Une suggestion : cherchez toujours, et retenez, le nom de l'auteur des couvertures de livres que vous aimez, bien qu'il ne soit pas toujours indiqué par l'éditeur (ou figure sous celui d'une agence impersonnelle.)



mercredi 5 avril 2017

Américains à Paris

Maud Simonnot, La Nuit pour adresse,
Gallimard, 258 pages, 20 €
Si vous voulez faire une double plongée dans l'univers des artistes et écrivains Américains à Paris, deux livres récents existent pour vous.
Ils font revivre deux époques et deux géographies parisiennes. Les années 20 et Montparnasse pour la Génération perdue. Les années 1950 et le Quartier latin pour la génération  Beat.
Avec son joli bandeau en forme de clin d'œil à Francis Scott Fitzgerald, La Nuit pour adresse retrace l'épopée parisienne de l'éditeur et écrivain Robert McAlmon (1895-1956). Maud Simonnot s'est lancée sur les traces
de cet exilé, figure oubliée, mais qui hanta les nuits de Montparnasse après la Première Guerre. Un habitué de la librairie Shakespeare et Cie, MacAlmon côtoya James Joyce et, devinez un peu, un certain... Valery Larbaud. Raison pour laquelle le libraire l'a à l'œil et vous en reparlera.
Une autre génération d'Américains s'était fixée dans la capitale après MacAlmon, Miller et Hemingway.
Ils fréquentèrent les petits hôtels miteux de la rive gauche et avaient pour noms Allen Ginsberg, William Burroughs, mais aussi Miles Davis ou Sydney Bechet.
Ils firent partie d'un bouillonnement intellectuel et artistique qui fit plusieurs allers et retours de part et d'autre de l'Atlantique. Ils continuent à faire parler d'eux.

Elisa Capdevila, Des Américains à Paris.
Artistes et bohèmes dans la France
de l'après-guerre, Armand Colin,
352 pages, 22,90 €

mardi 4 avril 2017

Le temps des libraires (suite)

Tous les samedis, sur les ondes de France Culture, un libraire conclut l'émission  " Le Temps des écrivains ", animée par Christophe Ono-dit-Bio.
Le 1er avril dernier (pas de mauvais esprit avec les poissons !), c'était au tour de la librairie A la Page de conseiller un livre à la suite de l'émission spéciale consacrée à Erri de Luca.
Peut-être aurez-vous plaisir à ouïr l'ensemble d'une rediffusion, le libraire (qui a de la suite dans les idées*) présentant le catalogue de l'exposition Pissarro qui a lieu au musée Marmottan Monet, à Paris :

* Voyez son billet du 24 février dernier