samedi 31 octobre 2015

Les expresssions qui font plaisir

Alain Rey, 200 drôles d'expressions, Le Robert,
416 pages, 19 €
Les éditeurs raffollent  en ce moment de ce genre de petits traités. Il faut dire que les locutions sont un des domaines les plus vivants et les plus étranges d'une langue.
Leur familiarité ne les rend pas toujours plus claires, ni leur origine mieux connue.
Le sens courant de l'expression
" avoir quartier libre " est connu de tous ;
mais sait-on qu'elle signifia d'abord sortir
de la caserne, du cantonnement ?
" Il y a belle lurette ", jolie expression (le libraire pense d'abord au mot alouette et ensuite au récit d'Henri Calet), pose sans doute une énigme à bien des locuteurs étrangers... et français.
" Au grand dam de quelqu'un " (qui ne doit pas se prononcer comme " dame ", mais comme " dent ", contrairement à ce que font quotidiennement tous les journalistes de la radio et de la télévision), est de la famille de
" dommage " et signifie "préjudice ".
Sont réunies dans ce livre deux cents de ces locutions pleines de pièges, de malice et de poésie. Avec lui à vos côtés, vous ne serez jamais dans la panade, vous vous porterez comme un charme et vous aurez toujours droit au chapitre.
Le profit n'est pas mince.
Henri Calet, La Belle lurette,
L'Imaginaire, 182 pages, 8,15 €





vendredi 30 octobre 2015

King Kong revient

Antoine Guilloppé, King Kong,
Gautier-Languereau, 20,90 €
" C'est depuis la réalisation de l'album Loup noir
en 2004 qu'Antoine Guilloppé se met à dessiner
les arbres à l'encre de Chine avec des
 effets de découpes. Il nourrit déjà le rêve qu'un jour, peut-être, il sera possible de les évider
matériellement, alors qu'à l'époque rien de tel
ne se fait dans le monde de l'édition.
Il continue donc à dessiner avec cette technique
 en la peaufinant et en gardant l'espoir
 que cela prenne forme un jour.
C'est de la rencontre avec la directrice
éditoriale des Éditions Gautier-Languereau
et de celle d'un imprimeur spécialisé en découpe laser que le rêve devient réalité. " *
Une découpe laser et Antoine Guilloppé en personne
Depuis, ont paru, entre autres albums,
 Pleine lune, Plein soleil, Ma jungle.
Et, aujourd'hui un splendide King Kong,
qui revisite le mythe du singe géant, et nous offre,
lui aussi, de renversantes découpes au laser.
Le librairie avait déjà signalé L'Ours blanc et la lune,
 un album co-signé Antoine Guilloppé et
Cécile Alix, dans un billet du 31 décembre dernier.
Comme quoi il a de la suite dans les idées.
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
* L'imagier vagabond, Agence Rhône-Alpes pour la promotion de l'illustration.

jeudi 29 octobre 2015

Poésie en vue

Florence Pazzottu
 Jean-Marc de Samie D.R.
La Semaine de la poésie 2016 se prépare... dès maintenant.
Au mois de mars prochain, Florence Pazzottu nous rejoindra donc à Vichy,
grâce à l'équipe de la Semaine de la poésie de Clermont.
Nous en reparlerons mais, pour faire connaissance
avec Florence Pazzottu, voici sans attendre
un poème-vidéo qu'elle a écrit, filmé et monté elle-même.
 

Texte, image, montage Florence Pazzottu. Mixage Florent Fournier-Sicre, studio Flopibo.
Le texte a été lu la première fois à Ivry
lors d'une rencontre européenne de la Biennale des Poètes-en-Val-de-Marne
où la Grèce était à l'honneur en automne 2012.




 

mercredi 28 octobre 2015

Le cadeau de Quarto


Littérature, histoire, sciences humaines ou philosophie, on croise dans la belle collection Quarto de chez Gallimard aussi bien Virginia Woolf que Saül Bellow, Patrick Modiano que Raymond Chandler, Simone Weil ou Annie Ernaux.
Chaque volume, sous sa couverture blanche, est imprimé sur papier fin et prend dans la main la souplesse d'un Bouquin de chez Laffont.
La collection compte 106
titres pour 25 auteurs.
" La comparaison avec la « Pléiade » vient légitimement à l'esprit ", affirme-ton chez l'éditeur. " En quoi les deux collections se complètent-elles, au-delà de leur distinction de prix et de forme ? Première remarque : « Quarto » ne donne pas d'appareils critiques équivalents à ceux de la « Pléiade » ; ce n'est pas sa vocation. Elle s'accorde volontiers la publication d'illustrations et de documents autour de l'œuvre et de l'auteur (..) "

Selon l'éditeur, Les cinq meilleures ventes du fonds sont :
Marcel Proust. À la recherche du temps perdu*
Nicolas Bouvier. Œuvres
Cioran. Œuvres
Georges Duby. Féodalité
Ernest Hemingway. Nouvelles complètes.

Pour fêter son vingtième anniversaire, Quarto a choisi d'offrir un livret intitulé A la rencontre de Cioran, composé de citations puisées dans l'œuvre de l'auteur de
De l'inconvénient d'être né.
Renseignez-vous auprès de votre libraire bien-aimé.


* C'est la moins chère sur le marché

mardi 27 octobre 2015

De la musique avant toute chose (2)

Les Musiques du Massif Central. Héritage
et création. Comment furent réinventées
les musiques traditionnelles.
Créer, 512 pages, 79 €
Si le mot de " somme " appliqué à un livre a un sens, Les Musiques du Massif Central mérite assurément d'être appelé une somme.
S'il n'était que par son iconographie, d'une richesse ethnographique immense, l'ouvrage se signalerait déjà
au libraire et à sa clientèle.
Plus de 500 pages d'un grand format sont consacrées
aux musiques " d'un  peuple montagnard dont les pas
sont allés au-delà de l'horizon, qui a diffusé partout sa musique rugueuse et puissante, et a su intégrer les modernités successives de son temps. "
Même Marcelle Delpastre (la Marcelle, comme disaient ses amis), qui collecta contes et mélodies en français et en occitan, et composa dans sa ferme limousine des poèmes d'une force à en faire pâlir plus d'un et plus d'une sur le boulevard Saint-Germain,
y est présente.
Et tant d'autres, inconnus du libraire, joueurs d'accordéon, de vielles de fortune ou de cabrette.
Il n'est jusqu'à la géographie problématique du Massif central qui ne fasse l'objet d'une mise en relation avec les musiques traditionnelles qui forment le sujet du livre.
Que vous soyez Lapon (Lapone), Maori (Maorie), Catalan (Catalane) ou Persan (Persane), ce livre vous concerne.
Et puisque le mot " Catalan " vient d'être prononcé, intéressez-vous au roman de Lluís Llach, l'ancien chanteur symbole de la Catalogne, qui vient d'être traduit chez Actes Sud.

Lluis Llach, Les yeux fardés,
traduit du catalan par Serge
Mestre, 320 pages, 22,80 €


lundi 26 octobre 2015

Imitez, il en restera toujours quelque chose

Stefan Koldehoff et Tobias Timm, L'Affaire
Beltracchi. Enquête sur l'un des plus grands
scandales de faux tableaux du siècle et sur ceux
qui en ont profité. Traduit de l'allemand par
Stéphanie Lux, Babel essai, 336 pages, 8,70 €
Ceci est l'histoire de l'un des plus grands faussaires
en matière d'art, Wolfgang Beltracchi.
Né en Allemagne en 1951, il apprit la peinture
avec son père, restaurateur de tableaux, qui
l'entraîna à imiter les maîtres.
Muni de vieux tubes de peintures et de vieilles toiles, Beltracchi inventa sa propre méthode
qui consista à peindre " à la manière de... ", plutôt qu'à copier des toiles connues qui eussent vite
été repérées comme des faux par les experts.
Des collectionneurs réputés, et quelques
personnalités du marché de l'art, galeristes
ou experts eux-mêmes, tombèrent dans le piège,
 pour la plus grande fortune du faussaire
et de son épouse, Helene.
Deux livres permettent de suivre cette
invraisemblable carrière, qui se solda par
un procès en 2011 et une condamnation à
six années de prison pour celui peignit
à la place de Max Ernst, Van Dongen ou
Derain, parmi de nombreux autres.
Le premier est le fruit d'une longue enquête
 de deux journalistes allemands. Le second, une autobiographie du couple de faussaires.
Comme quoi l'on est jamais mieux servi
que par soi-même.
 
Helene et Wolfgang Beltracchi. Faussaires de
génie. Autoportrait, traduit de l'allemand par
Céline Maurice, L'Arche, 574 pages, 32 €

dimanche 25 octobre 2015

Vive le Prix Goupil 2015 !


 
Jean-Christophe Tixier était ponctuel à son rendez-vous 
(malgré le retard de la SNCF),
 ce samedi pour rencontrer les jeunes membres
du jury du prix Goupil.
Tous n'avaient pu venir pour cause de vacances, 
mais les présents l'écoutèrent, scotchés à leur chaise.
 
... Tous buvaient ses paroles en écoutant Jean-Christophe livrer
ses secrets d'auteur qu'il nous est interdit de divulguer ici...

... La bonne humeur régnait,
les questions malicieuses fusaient, l'auteur de
Dix minutes à perdre ne se dérobait pas.
Il racontait généreusement
son passé de professeur, ses moments d'inspiration,
ses éditeurs, ses projets...




Encore une photo. Encore une dédicace.
Allait-il manquer le train qui le ramenait à Paris, puis, fatalement, l'avion qui le conduirait à Pau ?
Jean-Christophe est reparti, accompagné des remerciements du jury.
A lui et aux éditions Syros qui ont permis sa venue.
 

samedi 24 octobre 2015

Bourvil in extenso




Solène Haddad, André Bourvil
inoubliable, City, 240 pages, 18 €
Elle est passée inaperçue, la biographie d'André Raimbourg, plus connu sous le nom de Bourvil, par Solène Haddad. Pourtant, tout Bourvil est là. Du benêt à La Traversée de Paris, le film de Claude Autant-Lara en 1956 ; du Cercle rouge, avec Alain Delon et Yves Montand, qui est une parfaite réussite, au Corniaud, qui n'est pas raté non plus. Sans omettre le troublant Miroir à deux faces ; ni des chansons neuneus, comme La tactique du gendarme, ni des bluettes réussies et émouvantes. Du faux niais au vrai professionnel. 
Voyons si vous n'écraserez pas une petite larme en écoutant
La Tendresse. N'auriez-vous donc aucun cœur, Monsieur, Madame ?
 

vendredi 23 octobre 2015

Voyages intérieurs

Dominique Lanni, Atlas des contrées rêvées,
illustrations de Karin Doering-Froger,
Arthaud, 142 pages, 25 €
Si Jean-Paul Loubes a raison dans son essai intitulé Tourisme, arme de destruction massive, le mieux ne serait-il pas de nous tourner vers d'autres régions, des régions intérieures, imaginées ?
Un guide se propose de nous y aider, aux éditions Arthaud, la maison de l'aventure à la montagne.
Plus exactement, ce guide nous remet sur les traces des anciens rêveurs que furent les explorateurs (rarement
de doux rêveurs) et les conquistadors (jamais de doux rêveurs).
Défilent sur l'écran de nos souvenirs d'histoire-géographie le Royaume de Saba, l'Araucanie, l'Eldorado, les Jardin des Hespérides, tous pays introuvables.
Où auriez-vous aimer vous jeter l'ancre et vous installer ? Peut-être dans l'Île des Bienheureux.
Ou, mieux encore, à Cythère, " l'île d'élection d'Aphrodite aux pieds nus ". Voilà un plaisant embarquement à imaginer au seuil de l'hiver.
Un lieu où trouver l'or de nos rêves.
Comme celle des précédents ouvrages parus dans cette collection (Atlas des cités perdues, Atlas des lieux maudits, Atlas des îles abandonnées...), la maquette de ce livre est avenante et dispose favorablement le lecteur à s'envoler.


Jean-Paul Loubes, Tourisme arme
de destruction massive, Sextant,
172 pages, 18 €

jeudi 22 octobre 2015

Le retour de l'empereur

Romain Puértolas, Re-vive l'empereur,
Le Dilettante, 351 pages, 22 €
Après L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea, publié en 2013, et La petite fille qui avait avalé un nuage grand comme la tour Eiffel, publié cette année-même, Romain Puértolas a décidé de raccourcir le titre de son dernier roman.
Il est vrai qu'il avait pas mal de concurrence sur ce terrain.
Voici donc Re-vive l'empereur !, ou l'extraordinaire retour de Napoléon dans un monde où heureusement il y a Findus et une organisation terroriste grande comme la tour Eiffel.
Un roman où il y a plein de noms de marques, plein de références à l'actualité de la radio et de la télé, plein de jeux de mots comme "ouatère-l'eau " à l'attention de ceux qui connaissent à fond leur histoire de France. Et un peu celle de la Corse.

Cela démarre ainsi : " Le premier mot que prononça Napoléon Bonaparte, à bord du vol Scandinavian Airlines SK0407 qui devait le ramener en France après deux siècles d'absence, fut un mot américain.
- Coca Cola.
Ce mot n'évoquait rien pour lui, si ce n'est l'étrange arabesque dessinée en lettres blanches sur fond rouge posée sur la tablette de son voisin. (...) L'ancien empereur n'aurait jamais pensé avoir à parler de nouveau anglais un jour (...) ".
Cela part ainsi et ne dévie pas d'un iota jusqu'à la fin.

mercredi 21 octobre 2015

Nicolas Bouvier méconnu


Nicolas Bouvier, Histoires d'une image,
Zoé poche, 112 pages,
Nicolas Bouvier (1929-1989) avait certes la passion du voyage, dont L'Usage du monde ou son Journal d'Aran et d'autres lieux témoignent abondamment.
On connaît moins le photographe (il le devint pour gagner sa vie).
Et moins encore son goût  pour la collection des images populaires et enfantines qui fit de lui, selon sa propre expression, un chasseur d'images.
Ses "histoires d'une image" sont de petites proses qui paraissent aujourd'hui au format de poche et dont le libraire est très friand.
Le principe de ce petit volume est fort simple : Nicolas Bouvier tire une image de sa collection et tisse autour d'elle autour une rêverie, une réflexion, un souvenir.
Le résultat est charmant, excentrique sans en rajouter. Entre le bijou et la perle.
C'est un livre qui ne fera peut-être pas le tour des plateaux de télévision. Raison de plus pour en parler.
Noblesse de la librairie.


Nicolas Bouvier
 

mardi 20 octobre 2015

Déjeuner avec Jean-Christophe Tixier, c'est possible


Jean-Christophe Tixier
A la Page organise avec les éditions Syros
le premier déjeuner littéraire jeunesse
en compagnie de Jean-Christophe Tixier,
prix Goupil 2015
SAMEDI 24 OCTOBRE à 11 h.
Au menu : d'abord, nous dégusterons
les propos de l'auteur lui-même.
Les participants lui poseront à n'en pas douter
une généreuse rasade de questions,
probablement assaisonnées de remarques épicées
sur son œuvre, son métier, ses projets...
Après ce copieux hors-d'œuvre,
nous passerons avec Jean-Christophe
à la suite du repas
composé de tomates cerises,
d'un cake de petits légumes
et d'un gâteau à la mode Géraldine,
le tout arrosé de jus de fruits.
Alléchant, non ?
En plus, le repas est gratuit pour les 9-15 ans.

 

lundi 19 octobre 2015

De la musique avant toute chose

Les Carnets du paysage, N° 28, Le Musical,
Actes sud et l'Ecole nationale supérieure de paysage,
238 pages, 27 €
Voici une très belle livraison des Cahiers du paysage, en son vingt-huitième numéro, placé sous le signe du "musical" dans le paysage.
Extrait de l'éditorial signé Jean-Marc Besse :
" Une tradition tenace a longtemps privilégié la vue dans l'expérience que nous faisons du paysage.
Le paysage, qu'il fût réel ou bien représenté (dans la peinture, la photographie ou le cinéma), était considéré avant tout, voire essentiellement, comme l'objet, le cadre ou l'expérience d'un regard. Plus généralement, le paysage était de l'ordre de l'espace. La musique, art du temps, ne pouvait alors être évoquée que comme une métaphore, un prétexte ou un paradoxe.
On sait bien pourtant que le paysage, quand il est vécu, est une aventure de tous les sens. "
Au sommaire, notamment : " Le paysage retenti ", par Jean-Christophe Bailly, " Le langage des oiseaux ", par William Henry Hudson, " Paysage et musicalité ",  par Michel Collot,
" La voix du givre,  le grondement de la montagne ", par Véronique Brindeau.
Certains préféreront peut-être écouter la musique dans les tableaux, les décors ou le plafond de l'Opéra Garnier peints par Marc Chagall.
Le catalogue de l'exposition de la Philharmonie de Paris " Marc Chagall : le triomphe de la musique " est indiscutablement fait pour eux. Violons, harpes, mandolines, flutes, instruments rituels sont parsemés partout dans les œuvres de Chagall, où ils répandent une musique allègre.

Chagall et la musique, Gallimard-Philharmonie
de Paris, La Piscine-Roubaix, 360 pages,
45 €

dimanche 18 octobre 2015

La Journée Jacques Ellul à Vichy

L'association Théodore Monod
en partenariat avec la Librairie A la Page
organise à Vichy
Une journée JACQUES ELLUL
Historien, sociologue et théologien
Vendredi 23 octobre 2015
avec Frédéric ROGNON, professeur de philosophie
à la Faculté de théologie protestante de Strasbourg,
spécialiste de Jacques Ellul.
 
 
Deux rendez-vous :
16h.30 Librairie A la Page 5, rue Sornin
Frédéric Rognon signera ses ouvrages sur
Jacques Ellul.
18h. Temple Protestant 10, rue Max Durand-Fardel
Conférence de Frédéric Rognon :
« Jacques Ellul, une espérance pour un monde sans issue ».
A l'issue de la conférence, la Librairie A la Page
proposera un choix des ouvrages de Jacques Ellul
et Frédéric Rognon signera ses dernières publications.
 
Quoique vivant au XXe siècle, Jacques Ellul (1912-1994) s'impose comme
un penseur du XXIe siècle, doté d'une rare lucidité prémonitoire.
Critique de la société technicienne, précurseur de l'écologie,
mais aussi analyste de la teneur religieuse des conflits à venir,
il était un chrétien fervent, confessant sa foi et son
espérance à une époque où l'on ne parlait que de fin du phénomène religieux.

 Prochain rendez-vous le 28 novembre 2015 avec Ambroise Monod :
« Théodore Monod, son œuvre, son action, sa pensée ».

samedi 17 octobre 2015

Bonnes nouvelles


Elles sont éparpillées... mais il y en a.
Comme celles-ci :
Pour la première fois depuis leur apparition, selon le magazine en ligne Archimag, " les livres électroniques enregistrent une très forte baisse de leurs ventes aux Etats-Unis : - 10,1 % au cours des cinq premiers mois de 2015 par rapport à la même période l'année précédente. Selon l'Association of American Publishers (AAP), cette baisse représente une valeur de 610 millions de dollars (540 millions d'euros). "
En France, les versions numérisées des livres ne représentaient en 2014 que 1,6% en valeur des ventes de détail de livres, selon le Syndicat national de l'édition. (Et encore ce chiffre ne tient-il pas compte de la demande institutionnelle, c'est-à-dire des achats des bibliothèques publiques. En bibliothèque où, selon Lionel Dujol, secrétaire adjoint chargé du  numérique à l'Association des Bibliothécaires de France, interrogé par Archimag " le coût unitaire d’un prêt de livre numérique par rapport à un livre papier est jusqu’à quatre fois plus élevé ! ". )

L'autre bonne nouvelle n'a strictement rien à voir avec la première.
Elle tient tout entière dans le titre du dernier livre de Diane Ducret, l'auteur de La Chair interdite  (Albin-Michel) et de Femmes de dictateurs (Perrin) : L'homme idéal existe. Il est Québécois.
Même s'il préfère la première partie de ce titre à la seconde, le libraire vichyssois y puise un certain réconfort.
Diane Ducret, L'Homme idéal existe.
Il est Québécois, Albin-Michel,
185 pages, 15 €

vendredi 16 octobre 2015

Samedi BD (9)

Samedi dernier, c'était Samedi BD.
Il y avait des cacahuètes grillées, du vin rouge, du jus de fruit.
Bien sûr.
Mais surtout, surtout, la sélection de Géraldine,
que tous brûlaient de découvrir.
Maintenant, il faudra attendre
le 14 novembre. Pauvre de nous !


Jonathan Ames et Dean Haspiel,
Alcoolique, Monsieur Toussaint Louverture,
n.p.,22 €
Pedrosa, Les Equinoxes, Aire libre,
334 pages, 35 €


Wilfrid Lupano, Anthony Jean,
Les Communardes, Vol. I et II.
Vents d'Ouest, 56 pages et 14,50 € le vol.

Chris Donner, Jérémie Moreau,
Tempête au haras, Rue de Sèvres,
84 pages, 14 €

Pénélope Bagieu, California dreamin',
Gallimard, 278 pages, 24 €
 
 Le libraire a le plaisir de joindre le son à l'image
 avec cet enregistrement de California dreamin'
par leurs créateurs en 1965, The Mamas and the Papas.
 


jeudi 15 octobre 2015

Le Montaigne nouveau

Jean-Michel Delacomptée,
Adieu Montaigne, Fayard,
193 pages, 17 €
On devait déjà à Jean-Michel Delacomptée un essai sur Etienne de La Boétie : Et qu'un seul soit l'ami, La Boétie, paru il y a dix ans chez Gallimard.
Fort logiquement, voici son Montaigne. 
C'est peu dire qu'il y en a eu, déjà, des Montaignes. Depuis Pascal jusqu'à Marcel Conche, en passant par
René Daumal (eh oui !) et Stephan Zweig.
Sans négliger celui de Hugo Friedrich,
 passé de mode, c'est à craindre.

Le Montaigne de Jean-Michel Delacomptée
 n'est pas lointain et surplombant ; ni, non plus, un Montaigne bouffi de notes en bas de page. 
Pas davantage un Montaigne que nous ramènerions imprudemment et flatteusement à notre hauteur : un Montaigne " notre contemporain ", comme
il y eut un  " Shakespeare notre contemporain" (mais ce livre-là fit date). C'est un Montaigne dont nous
chercherions à nous rapprocher, à comprendre
 tel qu'en lui-même. En courant le risque de
dire " je ", une entreprise que
Michel Eyquem le Périgourdin, n'aurait
probablement pas découragée.
Et, par-dessus tout, un Montaigne saisi
dans ce qu'il a de plus propre :
sa langue et sa règle : " Ne pas tricher : de sa vie aux Essais, c'est tout un.
Comme il vit, comme il écrit (...) Maintenant
 nous sommes au pied du mur : de cette pierre sur laquelle
il a bâti Les Essais, on doit se demander ce qu'il restera."
La " tour " de Montaigne
 
 



mercredi 14 octobre 2015

Les femmes d'Edouard Manet

Isolde Pludermacher, Edouard Manet, les femmes,
Editions des Falaises, 80 pages, 19 €
Les représentations féminines occupent une place importante dans l'œuvre d'Edouard Manet. Sa propre épouse, Victorine Meurent, peintre elle-même, ainsi que Berthe Morisot furent de ses modèles. Elles lui inspirèrent des toiles qui provoquèrent d'abord
" indignation et moquerie chez les critiques ", (en un mot, ils firent scandale) mais qui participent aujourd'hui de la gloire de Manet. Ce sont elles qui figurent dans La Nymphe surprise
Le Déjeuner sur l'herbe et Olympia, ou encore Le Balcon. Mais Manet ne peignit pas que des nus. Il se montra intéressé par la mode féminine, les belles étoffes, et la démarche des Parisiennes dans leurs robes chics.
Manet fut aussi le peintre des "filles " (entendez prostituées et femmes légères), comme Nana (1877), l'héroïne de L'Assommoir, dont Huysmans dira : " Si je ne craignais pas de blesser la pudibonderie des lecteurs, je dirais que le tableau de M. Manet sent le lit défait, qu'il sent en un mot ce qu'il a voulu représenter, la cabotine et la drôlesse. "
" Les femmes légères offrent au regard de Manet un nouveau répertoire de formes et de
couleurs ", souligne l'auteur du texte, Isolde Pludermacher, " tandis que les hommes sont généralement figurés en retrait, leur présence allant jusqu'à se réduire à une silhouette tronquée."
Et pan, pour ces machos !
Le livre comporte de nombreuses reproductions de tableaux. Très synthétique, il est judicieusement jalonné de commentaires de critiques, de contemporains et d'amis du peintre.


Le Déjeuner sur l'herbe (1863)

mardi 13 octobre 2015

Deux gratuits

Kulturo, en haut de l'image
Le numéro 3, daté octobre 2015, du magazine culturel gratuit Kulturo vient d'arriver.
Il jette un air de modernité sur les programmes
culturels de la région, surtout localisés
sur Clermont-Ferrand.
Au menu, beaucoup d'expos, un peu
de littérature,de la zikmu, comme
disait Renaud. Sans rapport direct,
sous le titre : La Gratuité,
c'est le vol.  2015 : la fin du droit d'auteur ?,
l'avocat Richard Malka s'inquiète, de son côté, 
des directives de la Commission européenne
 en matière de droit des auteurs.
Selon lui et les éditeurs dont il se fait
le porte-parole soudain effrayés par les développements de l'ère numérique pilotée
depuis les Etats-Unis, une réforme sans nécessité économique risque de venir " bouleverser un écosystème performant " et de compromettre gravement les revenus des auteurs. "
De prime abord, plaide Richard Malka,
la Commission ne projette pas de supprimer  
le principe de rémunération de l'auteur sur la vente de son œuvre,
mais envisagerait de rendre obligatoire
jusqu'à vingt et une exceptions qui ne donneront
plus lieu à rémunération. " Imprimée par le Syndicat National de l'Edition,
 tirée à 50 000 exemplaires, la plaquette est disponible...
gratuitement sur la table, au pied du divan rouge.


lundi 12 octobre 2015

Où l'on reparle de Jean-Christophe Tixier

Image relevée sur le blog du CDI du collège Jean Bouzet de Pontacq
Jean-Christophe Tixier est né à Pau, en 1967.
Il a enseigné l'économie dans un lycée pendant 20 ans. Un poste à temps partiel qui lui a permis de mener maintes autres activités en parallèle.
Ainsi, il a été directeur de collège, a créé et dirigé un centre de formation pour jeunes en grande difficulté, a créé une société de communication...
Il a quitté l'enseignement en 2010.
Son écriture n’a pas de frontière, elle explore toute la palette des nuances et des demi-teintes qui vont du pastel pour enfants au noir le plus dense et c’est sans doute au travers de ses nouvelles que l’on a le plus de chance de rencontrer cet homme observateur, réservé et tout en finesse.
Lorsqu'il ne se consacre pas à l'écriture, ce passionné de littérature organise le salon du polar de Pau, " Un Aller-Retour dans le Noir ", ou dirige la Collection " Quelqu'un m'a dit " aux éditions In8.

Pourquoi cette riche biographie, empruntée à l'excellent site de littérature Jeunesse
Ricochet * ?
Mais, voyons ! parce que Jean-Christophe a obtenu le prix Goupil des jeunes lecteurs
A la Page pour son roman policier Dix minutes à perdre (Syros).
Et parce qu'il sera au 5, rue Sornin à Vichy, le samedi 24 octobre prochain sur le coup de midi.
Ce sera même le premier brunch littéraire pour la jeunesse que nous organiserons à la librairie.

Le Prix Goupil 2015

* www.ricochet-jeunes.org

dimanche 11 octobre 2015

Avec Marie Sizun (2)

 
Marie Sizun a captivé, et souvent même bouleversé, l'auditoire
ce samedi où nous fêtions ensemble
le Prix des Lecteurs A la Page 2015.
Entre lectures et présentation des thèmes nombreux de La Maison-Guerre,
entre enthousiasme et gravité
qui sont aussi ceux de Marie (!), la protagoniste de son roman,
le temps s'est retrouvé beau.
 
 
 
 

samedi 10 octobre 2015

Chasse aux papillons

Eugène Le Moult, Mes chasses aux papillons,
Kincksieck, 376 pages ,21 €
Il n'y a donc pas que Jean-Henri Fabre (1823-1915) et ses splendides Souvenirs entomologiques.
Eugène Le Moult (1882-1967) en est un autre et les éditions Klincksieck ont eu raison de republier 
Mes chasses aux papillons.
Pessimiste, Le Moult écrit : " L'homme est, de tous les animaux, le plus cruel ; il détruit pour le plaisir de détruire, alors que les bêtes sauvages, à de rares exceptions près, tuent pour se nourrir et se garder en vie. "
C'est en Guyane que vint à Eugène Le Moult la vocation de chasseur de papillons. Il se mit à capturer de magnifiques papillons bleus d'azur, les Morpho, qui devaient lui assurer une immense réputation.
Et la fortune.
Il parcourut le monde et rapporte dans son récit  mille péripéties liées à sa passion qu'on aurait pu croire plus tranquille.
La collection  De Natura Rerum dans laquelle est publié l'ouvrage se pique (normal, hélas, pour les papillons !) de mêler rigueur scientifique, plaisir de la lecture et plaisir des yeux.
Le libraire, enchanté, estime que son but est atteint.




vendredi 9 octobre 2015

Qui est Robert Walser ?

Robert Walser, L'Enfant du bonheur
et autres proses pour Berlin, traduit
de l'allemand par Marion Graf, Zoe,
298 pages, 21,50
A côté de ses romans Les Enfants Tanner (1907),
Le Commis (1908) et L'Institut Benjamita (1909), Robert Walser (1878-1956), écrivain suisse de langue allemande,  est l'auteur de nombreuses "petites proses" dans lesquelles son "esprit poétisant " fait merveille. Merveille, le mot pourrait s'écrire au pluriel et devrait être pris au pied de la lettre : dans ses petites proses Robert Walser transforme les menus faits, les choses minuscules, la banalité quotidienne, en merveilles. Sa langue est stupéfiante de précision ; les personnages qu'il esquisse sont aussi évanescents que lui-même : l'auto-dérision est un art qu'il pratique " avec la nonchalance d'un fainéant de génie ". Il n'a pas son pareil, entre enthousiasme et désillusion, pour nous bouleverser sans avoir l'air d'y toucher.
Contrairement aux histrions, il s'en voudrait de faire intempestivement valoir son existence. Voyez :

"C'était en décembre et je logeais dans un pavillon de musique. Avec une décembresque décence, les étoiles, de toute leur hauteur et de tout leur éloignement, scintillaient directement dans ma chambre qui était entièrement vitrée. Dans cette chambre, meublée on ne peut plus simplement, je me permettais, dans une merveilleuse liberté, de penser à ma bien-aimée. Ceux qu'on aime et auxquels on pense sont beaux. Dehors, la neige couvrait le sol. Avant de me coucher, je sortais quelquefois gaiement pour aller danser un petit quart d'heure sur le tapis blanc, et il n'y avait absolument personne pour le remarquer. "

 
Admiré par Robert Musil et Kafka, une brillante carrière dans les lettres lui semblait promise. Une période de dépression semble l'en avoir éloigné. Ou protégé.  Il n'en continua pas moins à publier dans les journaux des textes, petites proses, dialogues et poèmes sous forme de feuilleton.
Il cessera d'écrire en 1933, après être entré dans une clinique psychiatrique quatre ans plus tôt. Ses amis découvriront l'ampleur et la profondeur subtile de ses écrits après sa mort.
On retrouvera son corps dans la neige, une nuit qu'il avait marché jusqu'à l'épuisement.
Une nuit de Noël.


Robert Walser