mercredi 30 septembre 2015

Jean-Claude Carrière à Vichy

Il vous donne rendez-vous aujourd'hui même
à 16 heures, au Petit Théâtre Impérial
12, rue Source de l'Hôpital
Réservation des places :
04 70 31 31 31
 
Jean-Claude Carrière, Croyance,
Odile Jacob, 336 pages, 22,90 €
 

mardi 29 septembre 2015

Qui est Mark Twain ?


Mark Twain, Une histoire américaine,
Traduit de l'américain par
Barnard Hœpffner, 29,95 €
Au fond, Mark Twain reste un inconnu célèbre
(ou le contraire) en France.
Son statut d'écrivain pour les enfants est un contre-sens
à plusieurs égards. D'abord, ni Tom Sawyer
ni, surtout, Huckleberry Finn ne devraient être
lus seulement par les enfants. Pas plus que Tintin ni Bibi Fricotin, qu'ils dépassent littérairement de la tête
et des pieds. Foi de libraire.
Ensuite, parce que les écrits de Mark Twain
composent une épopée américaine inégalée
et cachée par la seconde réputation de Twain :
celle d'être un humoriste sans conséquence.
Or, non seulement cet auteur est désopilant.
 Mais, de plus, il vise juste. Enfin... souvent.
Alors, s'il est un auteur états-unien à lire
en ce moment, c'est lui, tel que Bernard Hœpffner
l'a traduit pour les éditions Tristram. Ce sont même
2500 pages de Mark Twain qui vous attendent avec cette trilogie rendue publique cent ans après sa mort, sous le titre général de L'Autobiographie de Mark Twain.
Deux volumes ont déjà paru. Vivement le troisième !
 
Mark Twain, L'Amérique d'un écrivain,
Traduit de l'américain par
Barnard Hœpffner, 29,95 €
 

lundi 28 septembre 2015

Magie de la mémoire

" La vie, cependant, continuait, un jour après l'autre. Etrangeté de ce temps-là, de cette naissance au monde,
où tout surgissait ensemble, désespoirs et émerveillements.
Quand tu es arrivée, c'était l'été et, malgré ton chagrin,
la beauté des choses t'éblouissait, te plongeait dans l'étonnement. Tu apprenais des bonheurs minuscules, 
des instants magiques que tu méditais inlassablement,
avec l'idée que tu en parlerais à Véra, quand elle viendrait ;
mais, quand elle était là, bizarrement, tu n'en disais rien,
ou tu le disais si mal qu'elle riait : "Mais qu'est-ce que tu racontes, mon petit fou ? " Et tu riais avec elle, alors que pour toi c'était si sérieux, si grave..."

                                     Marie Sizun, La Maison-Guerre
                                                (éditions Arléa)

Marie Sizun. DR

dimanche 27 septembre 2015

Un monde de fées

François Lasserre, Stéphane Hette
Les Vraies fées de la nature, Poil de carotte,
143 pages, 27 €
Encore un livre chez Plume de carotte qui a enchanté le libraire !
Celui-ci s'intitule Les Vraies fées de la nature et il n'y a là aucun conflit d'intérêt (le libraire est si peu de chose... à peine plus lourd qu'un duvet de chardon, pas de risque que quelqu'un cherche à le soudoyer !)
Comme toujours chez cet éditeur, la rigueur
de l'information (noms communs, noms latins, descriptions du comportement etc.) et la dimension imaginaire se combinent.
Ici, le livre est servi par des photographies d'une incroyable finesse. Libellules, papillons de jour, papillons de nuit et autres gendarmes (apprenez avec le libraire que leur accouplement peut durer trente heures...) livrent leur apparence de fées sur le fond blanc de la page.
Leurs couleurs, leurs transparences et leurs ruses mimétiques n'en prennent que plus d'évidence. Le gros balourd de lucane est une sculpture ; la cétoine dorée un joli blason brillant ; la mante religieuse un couteau de plastique vert doté d'une tête en triangle assez inquiétante.
Plus inquiétant, le fait que ces fées qui nous entourent soient de plus en plus rares. Le librairie ne s'en remet pas.

A noter : les éditions Poil de carotte organisent un concours sur le thème suivant :
Dessinez votre vraie fée de la nature et décrivez en quelques mots son pouvoir magique. Rendez-vous sur la page Facebook de l'éditeur.

samedi 26 septembre 2015

Latin et grec en vue

Thierry Grillet, Homère, Virgile,
 indignez-vous ! First éditions,
95 pages, 10,00 €
En trois livres  de nature différente, la défense et l'illustration du grec et du latin. Et, par voie de conséquence, d'une forme d'esprit indispensable à... l'esprit libre.


Elisabeth Daumesnil, Les 100
 citations et locutions pour ne pas
perdre son latin, Le Figaro littéraire,
127 pages, 9,90 €

" Certains savoirs, écrit Nuccio Ordine, sont en effet des fins en soi et -- précisément parce qu'ils sont par nature gratuits, désintéressés et éloignés de toute obligation pratique et commerciale -- ils peuvent jouer un rôle fondamental dans la formation de l'esprit et dans l'élévation du niveau de civisme et de civilisation de l'humanité. "
Plutôt bien vu, non ?

Nuccio Ordine, L'utilité de
l'inutile, traductions de Luc Hersant
et Patrick Hersant, Les Belles
Lettres, 228 pages, 11 €

vendredi 25 septembre 2015

Notre infirmier baroudeur

Notre infirmier préféré, Deodat Nemeth
sera présent avec son complice Julien Moreau,  
sur le plateau de la librairie A la Page,
ce samedi 26 septembre à 15 h 30
pour présenter
Infirmier baroudeur en tête à tête avec le monde
et évoquer ses voyages d'urgentiste
de l'Afrique noire au Moyen-Orient,
de l'Asie à la jungle profonde.
Soyez nombreux à venir l'en remercier.

Deodat Nemeth
Photo tous droits réservés Dominique Parat
La Montagne
 

jeudi 24 septembre 2015

Rugby ? Vous avez-dit rugby ?

Collectif, revue Desports N° 7, 19 €
En parlant de cartons rouges et jaunes...
La coupe du monde de rugby bat son plein. Le librairie signale, parmi une production de livres pléthorique, deux parutions qui lui paraissent émerger du paquet (d'avants).
Pour commencer, la revue Desports (déjà distinguée sur ce blog*) "spécial coupe du monde de rugby".
" Lorsqu’on évoque le rugby, écrivent les responsables de la revue, il est souvent question de nostalgie. Les articles de la revue n’échappent pas à la règle, mais ne sombrent pas dans la facilité d’une rétrospective larmoyante sur le thème du « c’était mieux avant ». Si l’histoire du rugby y est très présente, c’est pour permettre d’éclairer le lecteur sur les caractéristiques de ce sport pas comme les autres, dans lequel un public (gallois en l’occurrence), peut chanter pour saluer le départ d’une équipe de l’hémisphère sud en tournée, où les légendaires All Blacks peuvent envoyer une carte de voeux pour la nouvelle année à un arbitre en souvenir d’une mémorable rencontre. Et si elle contribue à magnifier le rugby, Desports ne cache rien des travers de ce jeu au sein duquel la politique dans ce qu’elle a de plus vil – à savoir l’apartheid, a ainsi malheureusement joué un rôle. "

Ensuite, une curiosité, qui s'annonce dès son titre : Boucherie ovalie, aux éditions Solar, et son sous-titre aussi véridique que drôle : " La vie est trop courte pour comprendre le rugby, alors autant en rigoler."
La légèreté, on s'en doute, n'est pas toujours au rendez-vous. L'on se souvient peut-être du refrain de la chanson de Boris Vian : "Faut qu'ça saigne !".
Le ton est donné.


Collectif, Boucherie ovalie, Solar,
288 pages, 29,90 €



* Voir le billet du 14 août 2015

mercredi 23 septembre 2015

Comment cartonner avec vos enfants

Àngels Navarro, Ça cartonne, traduit du
catalan par Cathy Ytak, Actes Sud Junior,
17 €
Actes Sud Junior a des idées en carton : l'éditeur propose un livre-coffret qui permet (aux parents) de réaliser (pour les enfants) différents objets dans ce matériau.
Le plus difficile à construire est un avion. Non pas un petit avion en papier, mais un grand appareil avec une grande hélice et où l'on peut rentrer et se mettre aux commandes.
Outre l'usage des ciseaux, de la colle, d'une règle, d'un cutter et autres menus outils, il faut prévoir l'usage d'un papa, d'une maman ou d'un autre adulte consentant pour jouer à ce jeu qui s'appelle : ça cartonne.
Outre l'avion, il peut en résulter une guitare électrique grande taille, un château-fort grande taille, un garage grande taille. En tout, dix objets grande taille.
Et en carton.



mardi 22 septembre 2015

Samedi BD (8)


Géraldine a dû rajouter d'urgence des sièges
et aller quérir davantage de gobelets
pour ce dernier Samedi BD.
Ceux qui ont eu de la place et de l'apéro
ont pu en même temps déguster
les conseils du mois.
Notamment, ces cinq albums.
Les autres devront attendre le 10 octobre,
(une grosse journée en perspective
à la librairie  A la Page*).
Le libraire ose un conseil d'ami :
qu'ils ne soient pas en retard s'ils veulent être
confortablement assis.

Lupano, Relom, Traquemage,
I. Le Serment des Pécadous,
Delcourt, 54 pages,
14,95 €


Porcel/Zidrou, Bouffon, Dargaud,
64 pages, 14,99 €


Frédéric et Julien Maffre,
Le Croque-mort, le clochard et
l'assassin, Dargaud, 64 pages,
13,99 €

Zidrou et Jordi Lafebre, Les Beaux étés,
I. Cap au Sud, Dargaud, 56 pages,
13,99 €

David Prudhomme, Pascal Rabaté,
Vive la marée, Futuropolis, 120 pages,
20 €
 
* Le 10 octobre, dans l'après-midi,
nous recevrons Marie Sizun,
lauréate du Prix des Lecteurs A la Page 2015.

lundi 21 septembre 2015

Livre-devinette

Si
Isabelle Simler, Dans les poches
d'Alice, Pinocchio, Cendrillon
et les autres
Editions courtes et longues, 22 €
l'on fouillait les poches de Cendrillon, comme l'on vide les poches de son gamin ou de sa gamine avant de laver ses vêtements, quels menus objets trouverait-on ?


" de la cendre
des lentilles
des cailloux
deux moutons de poussière
sept pépins
des débris
une souris
une pierre précieuse
et trois graines de citrouille ",
non ?

Et quel célèbre personnage d'un autre conte se cache derrière ces objets retrouvés dans sa poche que l'on vient de vider devant ses sept amis de petite taille ?


" trois perce-neige
une coccinelle rouge sang
une plume noir ébène
un cil de biche
deux pépins
un morceau de pomme
et sept petites fourchettes "

Vous voilà parti(e) à la chasse aux personnages de la littérature ou des mythes en compagnie d'Isabelle Simler qui a eu cette ravissante idée et l'illustre avec une précision telle qu'elle finit par faire rêver.
Le jeu peut se jouer avec des enfants à partir de sept ans qui ont déjà croisé sur leur route Robinson Crusoé et qui fréquentent quotidiennement Robin des Bois, la fée Carabosse ou Alice, c'est-à dire la crème des héros.
Livre-devinettes ou livre vide-poches ce volume est réalisé avec beaucoup de goût : bien cartonné et avec, suprême élégance, sa tranchefile, son signet* verts et ses gardes* illustrées  !

Dans les poches, sur le site d'Isabelle Simler
 

* La tranchefile est un petit bourrelet de tissu qui garnit les deux extrémités d'un livre pour dissimuler les cahiers ; le signet, un fin ruban de tissu, servant à marquer les pages. Deux attributs qui disparaissent dans l'édition à la va-vite des industriels du livre ! Les gardes sont les feuillets placés au début et à la fin du volume. Elles sont de plus en plus utilisées par les illustrateurs.

dimanche 20 septembre 2015

Les chats ne sont pas des gens comme les autres...

Julie Delfour, Les Chats de Lamu,
Ulmer, 128 pages, 24,90 €
" Inscrit au rang des bêtes les plus sages, le chat symbolise
la réflexion, le recueillement et la contemplation méditative. Ombre parmi les ombres, il se déplace sans bruit, frôlant les murs, comme une caresse. C'est cette part de mystère qui scelle un pacte entre hommes et chats, comme un sortilège, un secret inavouable, une parenté secrète. La trace de ce pacte survit dans le regard du félin, qui frôle et caresse les franges de l'inconscient humain. Narcissique et abyssal, le chat s'offre en miroir à l'âme humaine qui voit en lui ce qu'elle cache au fond d'elle. "
C'est Julie Delfour qui le dit dans son dernier livre,
Les Chats de Lamu (éditions Ulmer).
Julie viendra nous le présenter à la librairie au mois
de décembre prochain.
Mais n'hésitez pas à venir dès maintenant ronronner de plaisir devant ce texte intelligent et ces photos prises par une grande admiratrice des chats.
Exposition des photos de Julie Delfour à la Cité de la science jusqu'à fin octobre 2015

samedi 19 septembre 2015

Pef lit. Lisez Pef

Pef, Petit éloge de la lecture,
Folio, 142 pages, 2 €
Le papa du Prince de Motordu  nous raconte ses souvenirs, ses réflexions et les émerveillements qui sont les siens en présence des livres.
Depuis " le plaisir primal de la lecture " des années d'enfance jusqu'à la réforme ortografique proposée (déjà !) par un dictionnaire du XIXè siècle, acquis chez un bouquiniste. En passant par tant d'expériences vécues au titre (c'est malin !) d'écrivain-dessinateur réputé pour les huit-douze ans.
Le ton est enjoué et Pef  le malicieux s'entend très bien à faire passer en contrebande nombre de livres éclectiques. La page in fine qui récapitule l'ordre d'apparution des auteurs cités en fait foi.
Si le librairie ajoute à cela que ce Petit éloge de la lecture paraît dans la collection Folio à 2 euros, vous saurez ce qu'il vous reste à faire.

Laure Murat s'est fixée, elle, de  relever les titres des livres que lisent les passagers du métro parisien. L'enquête est drôle elle aussi, pleine de hasards et de piques envoyés aux confrères, un registre classique parmi les écrivains. Il n'en est pas moins distrayant. Rien à redire. Surtout quand le libraire a les mêmes têtes de Turc, mais il ne les révèlera pas.

Laure Murat, Flaubert à la
Motte-Piquet, Flammarion,
96 pages, 8 €

vendredi 18 septembre 2015

Fragonard rencontre Goya

Jean M. Goulemot, Le Petit dictionnaire
Fragonard en 16 plaisirs, RMN, 110 pages,
12 €
L'exposition Fragonard amoureux. Galant et libertin " se tiendra au musée du Luxembourg à Paris, du 16 septembre 2015 au 24 janvier 2016.
Pour une première approche, on pourra se procurer Le Petit dictionnaires Fragonard
en 16 plaisirs, dans la petite collection de la Réunion des Musées Nationaux déjà signalée par le libraire*.
Fragonard coquin ? Fragonard libertin, grivois ou, simplement, polisson, les analyses et les reproductions de tableaux contenus dans ce nouveau petit volume vous aideront
à placer le curseur au bon endroit. Cet artiste et ses préoccupations sont bien français.

Michel del Castillo, qui n'avait pas retrouvé ses lecteurs depuis quelques années déjà, consacre un essai bibliographique à un peintre typiquement espagnol, lui, et d'une toute autre couleur, puisqu'il s'agit de Francesco Goya (1746-1828). Goya. L'énergie du néant (Fayard) retrace vie et œuvre du grand tragique, depuis ses années madrilènes qui mêlent " les tableaux anecdotiques " à " d'incontestables réussites " jusqu'à ses années d'exil bordelais, en passant par les terribles gravures des Désastres de la guerre.
Deux couleurs, oui ; deux lumières ; deux perspectives si éloignées l'une de l'autre.
Quoique Fragonard et Goya, qui étaient contemporains, aient tous deux décrit la manie des jeux  de plein air qui avait gagné les cours de l'Europe entière.
A preuve, " Le Jeu de la palette ", peint par le premier, et " La Poule aveugle ", œuvre du second, qui sont reproduits à la page 42 du Petit dictionnaire Fragonard en 16 plaisirs.
Michel del Castillo, Goya. L'énergie du néant,
350 pages, 23 €


* Voir le billet du 12 décembre 2014.

jeudi 17 septembre 2015

Miguel Bonnefoy reçoit le Prix de la Vocation 2015

Michel Denizot, Denis Westhoff et Vincent Almendros
(à droite sur la photo), auteur de L'Eté.
Cliche François Goizé
Après François Désérable, Prix L'Express/BFM TV 2015 pour Evariste (Gallimard) et Vincent Almendros, qui a obtenu le Prix Françoise Sagan pour Un Eté, paru chez Minuit*, voici que Miguel Bonnefoy vient de recevoir le Prix de la Vocation  2015 pour son roman Le Voyage d'Octavio publié par Rivages.
Quoi de commun entre ces trois livres ?
Rien.
Absolument rien dans leurs thèmes ou leur style.
Sauf qu'ils figuraient tous trois sur la liste du Prix des Lecteurs A la Page 2015 ...
S'il y a une taupe parmi notre jury, mieux vaudrait qu'elle se découvre.
Sans attendre !

Le libraire profite de cette occasion pour rappeler que la lauréate du Prix des Lecteurs A la Page 2015, Marie Sizun (pour La Maison-guerre, paru chez Arléa), rencontrera les lecteurs à la librairie le samedi 10 octobre prochain.


Miguel Bonnefoy
 





 

* Voir le billet du 31 août 2015



 

mercredi 16 septembre 2015

Jacques Lacarrière

Florence M.-Forsythe, Jacques Lacarrière
passeur pour notre temps, Le passeur,
263 pages, 18,90
Il y a une actualité Jacques Lacarrière, l'auteur de L'Eté grec, né au bord de la Loire, Bourguignon d'adoption, décédé il y a presque dix ans. Diverses rééditions et, aujourd'hui une biographie, le montrent bien.
Cela réchauffe le cœur du libraire, un homme de sensibilité, de culture, d'amitié, de solidarité.
Il passa tout près d'ici, chemin faisant : " Le sommet de Montoncel est couvert de bruyères, de myrtilles et de fleurs jaunes de camomille (...) A regarder ce paysage, à sentir par tous ses yeux, par tout son corps ce dépouillement des sommets (...), le souvenir surgit en moi d'autres sommets, plus dépouillés, plus rudes, et parfois plus brûlants : par un jour semblable à celui-ci, à la même heure, le sommet du Cithéron, en Grèce (...) "
Ce n'est qu'un infime exemple de sa manière et de son esprit, curieux de la nature, mais aussi des religions, des mythes, de son siècle, de la poésie d'André Breton et d'Aimé Césaire, à qui il a consacré un essai à l'approche personnelle et chaleureuse, repris par les éditions Isolato
Ajoutons, avant de clore ce billet trop court, qu'il existe une association des Amis de Jacques Lacarrière, dont l'adresse est la suivante : Association Chemins Faisant BP 29 89270 Vermenton .
" Je suis un chercheur de vérité… Comme Hérodote, quand il découvre les Perses et les Indiens, je suis curieux et j’aime prendre mon temps. Mais je n’ai jamais voyagé pour écrire. Mes voyages consistent à m’inclure dans les gens que je rencontre, à être à l’écoute. Ce sont des voyages désorganisés. Je ne me laisse pas non plus conditionner par mon éducation et ma naissance. Cela me permet de me sentir crétois ou égyptien. "
Ainsi allait Jacques Lacarrière.

mardi 15 septembre 2015

Au théâtre

Ros Barber, 3 minutes pour comprendre
la vie et l'œuvre de William Shakespeare,
Le Courrier du livre, 160 pages, 18 €
 
En anglais, selon le titre original du livre de Ros Barber, il suffit de... 30 secondes pour comprendre la vie et l'œuvre de Shakespeare. En français, trois minutes. C'est plus long. Mais pas tellement, non ?
Gardons le sourire. Car le même éditeur propose
" 3 minutes pour comprendre les plus grandes théories scientifiques " ; " 3 minutes pour comprendre 50 notions essentielles sur le vin ; " 3 minutes pour comprendre les 50 plus grandes théories mathématiques ". Et beaucoup d'autres broutilles en quelques minutes seulement.
Christophe Barbier propose de son côté un Dictionnaire amoureux du théâtre dans la collection
bien connue des éditions Plon. Plus de mille pages écrites
à la première personne (c'est la règle de la collection) dans lesquelles peuvent butiner l'amateur, le comédien, le spectateur.
Le théâtre fait rarement l'occasion de livres généraux comme celui-ci. L'initiative est bonne.
En plus, à la fin, on peut jouer au jeu du dictionnaire avec l'auteur : pourquoi a-t-il inclus Untel et oublié Untel ? Pourquoi aime-t-il cette pièce et moi non, et vice versa ? Pourquoi cette notice est-elle longue et celle-ci ne l'est pas ? 
Christophe Barbier, Dictionnaire
amoureux du Théâtre, Plon,
1178 pages, 28 €




lundi 14 septembre 2015

Il y aura beaucoup d'animation(s)

... Oui, beaucoup d'animation(s) se profile(nt).
Dans la librairie et hors les murs.
 
Aujourd'hui, le librairie serait heureux que vous notiez
le redémarrage des rencontres
" Une heure en compagnie de "
en présence de
Julien Moreau et Deodat Nemeth
pour leur livre Infirmier baroudeur
SAMEDI 26 SEPTEMBRE 2015
à 15 h 30

Julien Moreau (à gauche sur la photo) et Deodat Nemeth
©  Dominique Parat. Centre France.
La tradition sera respectée.
Auteurs mis sur le gril par le libraire, pour commencer.
Questions de l'honorable assemblée, pour enchaîner.
 Et pour clôturer, séance de dédicaces
avec ultimes confidences
obtenues de nos deux invités.
 
 

samedi 5 septembre 2015

Repos du blog

Pour cause de congés du libraire,
le blog rouvrira ses pages
le 14 septembre
 
 
La librairie, elle, continue de vous accueillir
A tout de suite !

vendredi 4 septembre 2015

De Pologne, du nouveau

De même qu'il était de tradition pour les jeunes aristocrates anglais de se livrer à un tour sur le
 continent (d'où naquit le mot tourisme), les jeunes artistes ou intellectuels polonais venaient au XIXe siècle traditionnellement visiter l'Europe de l'Ouest, ses villes, leurs monuments, leurs musées.

Zbigniew Herbert, Un barbare dans le
jardin, traduction du polonais par Jean
Lajarrive revue par Laurence Dyèvre,
Le Bruit du temps, 336 pages, 24 €

 
Seulement, la guerre, d'une part, et le régime totalitaire, de l'autre, empêche l'exécution de ce projet pour la génération de Zbigniew Herbert (1924-1998).
Il faudra qu'il attende la fin des années 1950 pour pouvoir réaliser son rêve et venir visiter France et Italie. C'est de ce voyage qu'il ramènera dans sa Pologne natale, entre 1960 et 1962, les dix essais du " barbare " dans le jardin culturel de ces deux pays.
Rédigé par un amateur éclairé, ce livre correspond au vœu de son auteur : il est " destiné à être lu, non pas à être étudié scientifiquement. " De sorte que ses impressions de Lascaux, d'Arles, des troubadours et des Albigeois ; ou bien ses souvenirs d'Orvieto et de Sienne et ses notes sur Piero della Francesca sont vivants, pétris d'une culture assimilée en profondeur et cosmopolite.
Un barbare dans le jardin complète Nature morte avec bride et mors, recueil d’essais illustrés sur les peintres hollandais du XVIIIe siècle, et Le Labyrinthe au bord de la mer, recueil d’essais concernant la Crète, la Grèce et la Rome antiques.
Les éditions Le Bruit du temps accordent toujours un grand soin à la conception et à l'impression de leurs livres. Un barbare dans le jardin est conforme à cette réputation.
De belles illustrations la soutiennent.
Dans sa profession de foi, cet éditeur déclare :
" (...)  il est essentiel que nos livres, par leur aspect matériel, par leur facture même, demeurent, sans être luxueux, des objets que l’on ait plaisir à voir et à tenir en main. Leur aspect visuel est confié à un graphiste réputé ; les papiers sont choisis avec soin : vergé pour la couverture, papier ivoire à l’intérieur, doux au toucher, ne s’altérant pas avec le temps ; la mise en page, élégante et aérée, a pour principal souci la lisibilité. "
Le libraire est heureux.

jeudi 3 septembre 2015

Ne pleurez pas

 Non, pas pleurer : le roman de Lydie Salvayre, prix Goncourt l'an dernier, est désormais en format de poche.

Lydie Salvayre, Pas pleurer,
Points Seuil, 221 pages, 7,30 €
 
" Elle pensait à lui la nuit comme le jour. Elle pensait à cet homme adoré qu'elle n'avait pas eu le temps de connaître tant les circonstances les avaient pris de court et dont elle ne possédait même pas une photo. Elle pensait à cet homme dont elle ignorait l'enfance, les goûts, les faiblesses, les rencontres qui avaient fait de lui ce qu'il était, cet homme dont elle ignorait presque tout, dont elle ignorait jusqu'au nom de famille, et dont il lui était impossible, par conséquent, de retrouver la trace quand bien même elle y mettrait l'acharnement d'un détective, mais un homme dont elle savait qu'il lui était destiné et qu'elle aimait d'un amour égal au chagrin qui la dévastait. "

Lydie Salvayre, Pas pleurer



mercredi 2 septembre 2015

Eloge du traducteur (2)

André Markowicz, Ombres de Chine,
Inculte/dernière marge, 617 pages, 26,90 €
André Markowicz (traducteur du russe, notamment de Dostoïevski,  en vingt-neuf volumes pour Babel) est un athlète de la traduction.
Il publie aujourd'hui Ombres de Chine, une anthologie personnelle des poètes chinois de la dynasties des Tang (la grande période).
André Markowicz risque de faire encore parler de lui, c'est qu'il ne parle pas un traitre mot de chinois. Et qu'il le proclame sans vergogne.
Comment un tel prodige est-il possible ?
Eh bien, en reprenant une méthode qui fut longtemps adoptée pour les langues dites rares : en comparant les traductions existantes provenant de différentes langues connues par le " traducteur " et en proposant sa propre version. En l'occurrence, affirme Markowicz, à partir du russe, de l'anglais, de l'italien, de l'espagnol et du français.
Le re-traducteur indique ses sources à la fin de chaque poème qu'il a re-traduit., qu'il s'agisse pour la langue française de Claude Roy ( qui s'était appelé Voleur de poèmes, dans un délicieux ouvrage désormais épuisé) de Jacques Pimpaneau, d'Hervé Collet, de Maurice Coyaud, de Paul Demiéville, de Patrick Carré, de Ferdinand Stoces, d'Yves Hervouet, de François Cheng ou d'Armand Robin (le plus secret de tous), sans parler d'Arthur Waley et de Kenneth Rexroth pour l'anglais (américain).
S'il donnait le goût de lire les poètes chinois en français (sans trop s'attarder sur le côté tour de force de l'entreprise), on ne saurait trop remercier le re-traducteur.

Po Chü-I (772-846)



mardi 1 septembre 2015

Bon pour les bébés

Thierry Dedieu, Un roc pic un cap péninsule,
Seuil jeunesse, 14,50 €
C'est le nom d'une collection des éditions du Seuil jeunesse destinée aux lecteurs de 0 à 3 ans.
Collection-manifeste basée sur le crédo suivant :
" Bébé ne distingue pas les couleurs, seulement les forts contrastes. Il voit mieux le monde en noir et blanc.
Bébé aime les livres grands comme lui. Bébé est sensible  à la musique des mots. Comptine, poésie ou encore grande littérature, il a besoin d'entendre des textes variés et d'être mis en contact avec le langage du récit pour s'épanouir. "
Fort de ces constatations " faites par les spécialistes de la petit enfance ", Thierry Dedieu a construit des images très charpentées, en noir et blanc donc, autour de quelques tirades de Cyrano de Bergerac.
Le texte d'Edmond Rostand n'avait jamais bercé si jeune public. Il ne prend cartes pas bébé pour un inculte !
Trois autres titres ont déjà paru dans la collection.

Thierry Dedieu par lui-même et en noir et blanc.