lundi 31 août 2015

Le prix Françoise Sagan 2015

Vincent Almendros, Un été,
Minuit, 96 pages, 11,50 €
Le prix Françoise Sagan 2015 a été attribué é à Un été, de Vincent Almendros, publié aux éditions de Minuit.
Ce roman faisait partie de la liste des huit œuvres sélectionnées pour le Prix des Lecteurs A la page cette année. Il n'était pas allé jusqu'au bout de l'aventure, mais avait eu ses partisans parmi le jury.
" Jean, mon frère, venait d’acheter un voilier et m’invitait à passer quelques jours en mer. Je n’étais pas certain que ce soit une bonne idée que nous partions en vacances ensemble.
Quand je dis « nous », je ne pensais pas à Jean.
Je pensais à Jeanne.
À Jeanne et moi. "
Ainsi commence une intrigue  qui se déroulera à huis clos, si l'on peut dire, sur la mer. Et se terminera de bien immorale façon.
Quelques informations sur le prix Françoise Sagan
" Le Prix Françoise Sagan est un prix littéraire, créé en 2010, qui récompense une œuvre  romanesque chaque année, fin mai début juin.

Il distingue une fiction en langue française, un roman ou une nouvelle publiée depuis l'automne précédent la remise du prix. En l'occurrence, ce livre sera qualifié de "plus beau roman du printemps". Ce prix tente, dans la mesure du possible, de s'adresser à un auteur n'ayant pas encore reçu de prix ou de récompense littéraire majeure au cours de l'année. (...) 

Les raisons d'un Prix Françoise Sagan

« J’ai créé le Prix Françoise Sagan pour honorer sa mémoire, mais je l’ai surtout créé pour honorer les livres et, je l’espère, pour inciter les gens à lire. Le Prix Françoise Sagan, bien qu’il récompense le plus beau roman du printemps, doit aussi honorer tous ceux qui aiment les livres : auteurs, éditeurs, libraires, chroniqueurs de la vie littéraire, imprimeurs...

Ma mère nourrissait, depuis le jour où elle a découvert la lecture — et ce fut très tôt — une vraie passion pour la littérature parce qu’elle a compris que le livre était l’un des principaux leviers de l’esprit, de la mémoire et surtout de l’imagination. L’imagination, disait‐elle, « est la première des vertus parce qu’elle est le départ de la compréhension ; l’imagination agit sur tout, la tête, le coeur, l’intelligence. Sans elle, tout est perdu. C’est une vertu qui devient rare. Surtout dans sa forme exacerbée qu’est la gratuité. » 
                                                                    Denis Westhoff

dimanche 30 août 2015

Nouvelles de la poésie

Le libraire a reçu le courriel suivant de la part de l'équipe de la Semaine de la poésie, son partenaire : 
  
" L'équipe de La Semaine de la poésie regagne son bureau avec tout l'enthousiasme nécessaire à la préparation de belles propositions poétiques pour les mois à venir !

Au programme, des Poésies Hors saison et le prochain festival La 29ème Semaine de la poésie, du samedi 12 au samedi 19 mars 2016.

En partenariat avec nos amis du Musée d'Art Roger-Quilliot, de Sauve qui peut le court métrage, de Littérature au Centre (LAC), de la Fédération des Maisons de poésie - réseau international,
des éditeurs, des
librairies du Réseau LIRA (Libraires Indépendants en Régions Auvergne), des bibliothèques de la région et plein d'autres, nous nous employons à vous proposer, à vous, public, une programmation riche, diverse, urbaine et rurale, francophone et étrangère, féminine et masculine !
La poésie contemporaine et ceux qui la défendent mènent un combat de chaque instant pour exister et perdurer, car il faut être vigilent et veiller à ce que la poésie contemporaine garde toute sa place dans l'espace publique, mais aussi médiatique !

Nous apprenons avec stupeur et tristesse la disparition pure et simple de l'émission radiophonique Ça rime à quoi, émission animée depuis 2008 par Sophie Nauleau sur France Culture. Ce sont 30 minutes de poésie chaque semaine, le dimanche de 20h à 20h30, qui s'envolent...
Bien sûr, nous ne pouvons que déplorer cette décision.
Sophie Nauleau rapporte : "Olivier Poivre d'Arvor m'a dit que l'émission ne générait pas assez de podcasts. Et il estime que d'autres sujets méritent d'être davantage mis en avant, comme la photographie."
On apprend également que la grille des programmes de France Culture doit être rabotée de 200.000 €.
Si comme nous, vous souhaitez manifester votre mécontentement et si vous souhaitez militer pour une offre radiophonique exigeante, plurielle et de qualité, nous vous invitons à signer la pétition en ligne adressée à Madame Fleur Pellerin, Monsieur Mathieu Gallet, au successeur de Monsieur Olivier Poivre d'Arvor.
Vous pouvez également lire, via notre site Internet la Lettre ouverte de Jean-Pierre Siméon, directeur du Printemps des poètes adressée à Olivier Poivre d'Arvor, directeur de France Culture.
Parce que la poésie n'attend pas, soutenez-la !
A très bientôt,
L'équipe de La Semaine de la poésie.
--

Dis donc ce qui vient de toi.
Dis tout ce qui te soulève
Au-dessus des contingences.
Le monde attend d’être dit,
Et tu ne viens que pour dire.
Ce qui est dit t'est donné :
Le monde et son mot de passe.

François Cheng : A l'orient de tout, Gallimard, 2005



La 29ème Semaine de la poésie se déroulera du samedi 12 au samedi 19 mars 2016
François CHENG
nous fait l'honneur d'être le parrain de cette 29ème édition.
La Semaine de la poésie
à l'ESPE Clermont-Auvergne
36, avenue Jean Jaurès
63400 Chamalières cedex
Tél: 04 73 31 72 87

samedi 29 août 2015

La rentrée de SAMEDI BD

Animé par Géraldine, le premier Samedi BD de la rentrée aura lieu
samedi 12 septembre, à 11 h 30.
La formule est inchangée : un rendez-vous d'une heure
pour présenter l'actualité des bandes dessinés,
révéler les coups de cœur et, au besoin,
distribuer quelques coups de griffe.
Le tout autour d'un apéritif de l'amitié. 
 
Géraldine.
(Photo Fanny Allemand, journal La Montagne).
 

vendredi 28 août 2015

La génération débrouille

 Sophie Brändström et Mathilde Gaudéchoux,
Ma vie à deux balles. Génération débrouille,
Les Liens qui Libèrent, 252 pages, 16,50 €
Après la " génération perdue ", la "génération beat ",
la " bof génération ", la " génération lol ", voici
venue la " génération débrouille ".
Ce concept est l'invention de deux sociologues, Sophie Brändström et Mathilde Gaudéchoux, pour décrire la vie quotidienne des jeunes qui galèrent pour trouver travail, vivre et couvert.
" Une vie à deux balles " n'est pas une expression seulement négative dans l'esprit des deux auteurs. Au contraire, pensent-elles, les difficultés que rencontrent Abou, Alix, Arnaud, Axel, Charlotte et les autres peuvent être des stimulants à " leur créativité ".
" C'est qu'on on est sur une chaise bancale qu'on arrive
à se stabiliser. C'est sûr que si la chaise est d'emblée droite, on ne se creusera pas les méninges pour trouver le bout de papier qui va la caler".
Le livre propose des tranches de vie, croisées au cours d'un an de rencontres et d'enquêtes.
 Le libraire a eu parfois l'impression que l'idée de
" génération débrouille " était un ripolinage de celle de " génération bobo " et qu'elle s'exposait
à la critique de n'être qu'un concept à deux balles. La photographie est parfois plus nette, et ces visages nous paraissent drôlement familiers.


Photo Sophie Brändström

jeudi 27 août 2015

Bienvenue Vanessa Barbara

Vanessa Barbara, Les Nuits de laitue,
romand traduit du portugais (Brésil)
par Dominique Nédellec, Zulma,
223 pages, 17,50 €
Les Nuits de laitue, premier roman de Vanessa Barbara,
est la chronique passablement frappadingue
d'une petite ville brésilienne. Dans le quartier
tout le monde semble un peu fêlé.
Otto, le personnage principal, passe le plus clair
de ses journées à lire des romans noirs et à épier ses voisins.
Il y a Nico, le bien nommé : il est pharmacien
et gagne une misère. Il ne rêve que d'une chose  :
devenir nageur professionnel.
Il y a le facteur, Anibal, qui distribue le courrier
à tort à travers (comme quoi la fiction rejoint
parfois la réalité).
Voici Monsieur Taniguchi, celui qui consacre son temps
" carré dans son fauteuil à regarder la télé ", avec en tête
ses souvenirs de la Seconde Guerre : il a tué une
" palanquée de Yankees ", Monsieur Taniguchi. 
Dans le coin, même les chiens sont déjantés.
Ce n'est pas tant qu'ils aboient. Non, mais leurs occupations favorites consistent à " flanquer les pots
de fleurs par terre, détruire les arbustes,
chercher la bagarre, chasser le piaf, manigancer des fuites
spectaculaires et provoquer des incendies. "
Cette galerie de portraits, dont le libraire donne là de pâles exemples,  
est cousue par  une intrigue policière. Ou plus exactement
par un jeu avec les conventions du roman policier.
Ah ! vraiment, les nuits de laitue ne manquent pas d'air !

Vanessa Barbara, née à  Sao Paulo en 1982, est journaliste et traductrice.
 

mercredi 26 août 2015

Le gratuit de la rentrée


 
Que lire ? n° 3
Que lire ?, la publication gratuite publiée par Livres Hebdo et diffusée par les librairies, consacre 82 pages aux parutions françaises et étrangères de la rentrée.
Les principales maisons d'édition y sont représentées. Une centaine de romans, une vingtaine d'essais, quelques romans graphiques y sont chroniqués. S'ajoutent sept portraits littéraires, notamment  celui de Toni Morrison, dont vient de paraître Délivrances (Christian Bourgeois) et de Diane Meur pour
La Carte des Mendelssohn, chez Sabine Wespeiser).
Où trouve-t-on Que lire ?
A la caisse et sur la table basse devant le canapé rouge.
Fait aussi son apparition Le Un des libraires, un magazine à déplier qui fait part de ses coups de cœur chez les principales maisons d'édition. Les principaux libraires de France y sont interrogés et disent les principales choses.
Le numéro est vendu au prix de 4,90 €.
Tout le reste se trouve, au fil des jours, en librairie et sur le blog du libraire.

Le Un des libraires, 4,90 €

mardi 25 août 2015

Eloge du traducteur

Valery Larbaud, Sous l'invocation de
saint Jérôme, Gallimard, 341 pages,
23,20 €
Sous l'invocation de saint Jérôme n'est pas le livre le plus connu de Valery Larbaud. Hélas ! Car cet hommage au patron des traducteurs vaut le détour : combien de livres traduits, avez-vous lu, lirez-vous bientôt ?
Les théories sur la traduction abondent. Aucune n'épuise son sujet. Les idées de Larbaud sur la question, qui sont celles d'un cosmopolite cultivé, intuitif et libre (denrées rares s'il en est), en valent beaucoup d'autres. Elles ont fait leurs preuves : Whitman, Butler, Joyce... après tout, l'accomplissement n'est pas mince.
Méconnu le traducteur ? Certes : au point que son nom n'a parfois  pas droit de cité ou qu'il faut le chercher patiemment avant de le trouver là où l'éditeur l'a caché dans le livre auquel il apporté tous ses soins.
Larbaud ne dit pas le contraire. Mais voyez où il reçoit son salaire :
" Les joies et les profits du traducteur sont grands et dignes d'envie. Voilà un poème, un livre entier qu'il aime, qu'il a lu vingt fois avec délice et dont sa pensée s'est nourrie ; et ce poème, ce livre ne sont pour son ami, pour les personnes qu'il estime et auxquels il voudrait faire partager tous ses plaisirs, que du noir sur du blanc, le pointillé compact et irrégulier de la page imprimée, et ce qu'on appelle "lettre close". "Attendez un peu", dit le traducteur, et il se met au travail. Et voici que sous sa petite baguette magique, ce qui n'était qu'une triste et grise matière imprimée, illisible, imprononçable, dépourvue de toute signification pour son ami, devient une parole vivante,  une pensée articulée, un nouveau texte tout chargé du sens et de l'intuition qui demeuraient si profondément cachés, et à tant d'yeux, dans le texte étranger. Maintenant, votre ami peut lire ce poème, ce livre..."
Chapeau, Monsieur Larbaud !

Librairie A la Page. Vitrine pour la parution du Journal de Valery Larbaud.

lundi 24 août 2015

Ultreïa

Ultréïa N° 4, 256 pages, 19,90 €
Dans la livraison d'été d'Ultréïa, une copieuse revue de 256 pages, le libraire est heureux de croiser le grand moine poète Bashô (1644-1694), le maître du haïku, celui de la grenouille qui fait "ploc".
 
« Paix du vieil étang.
Une grenouille plonge.
Bruit de l'eau. »

Jacques Lacarrière, ensuite, l'auteur de l'Eté grec, décédé il y a dix ans, dont on vient de publier un recueil de chroniques intitulé Le Bel et vivace aujourd'hui.
Olivier Germain-Thomas, dont on entendit si longtemps la voix sur les ondes de France Culture, et qui tient ici une chronique.
Pierre Rabhi et Christiane Rancé, sur les pas de Thérèse d'Avila 
« Que rien ne te trouble,
Que rien ne t'effraie ;
Tout passe
Dieu ne change pas (...) »

Et le secret voyageur Michel Jourdan, en partance sur les routes de l'absolu : "Sans voyage intérieur, les voyages extérieurs sont inutiles".
Un quatrième numéro consistant, en attendant le prochain, au mois d'octobre. Le sous-titre d'Ultréïa : " Spiritualité-Métaphysique-Philosophie-Ethnologie-Symbolisme ".

Jacues Lacarrière, Ce bel et vivace
aujourd'hui, Le Passeur, 320 pages,
21 €

dimanche 23 août 2015

Le monde de Carole Martinez


Voici un entretien avec Carole Martinez à la librairie bordelaise Mollat
au sujet de son nouveau roman : La Terre qui penche. 
Carole Martinez poursuit le conte engagé dans Du domaine des Murmures.
Mais le lecteur se trouve transporté deux siècles plus tard.
Tous les codes de la littérature médiévale qui marquaient
Du domaine des Murmures sont présents.
A la librairie A la Page, Natalia jubile
et vous attend pour vous convaincre.
Pour le cas où vous n'auriez pas lu le précédent roman de Carole Martinez ,
le librairie vous avise qu'il est disponible chez Folio.

Carole Martinez, Du domaine
des Murmures, Folio, 227 pages,
7 €

samedi 22 août 2015

Il était une fois une fable venue d'Italie

Antonio Moresco, Fable d'amour,
traduit de l'italien par
Laurent Lombard,
Verdier, 125 pages, 14 €
Dans cette fable étrange (pléonasme !), deux destins vont
se croiser et s'inverser : la belle deviendra la clocharde ;
et l'ancien clochard renaîtra. Rosa ira s'étiolant tandis que le vieux fou, Antonio, rajeunira. De nouveau,  "le vieux fou
et la merveilleuse fille folle" se retrouveront, mais, pour ainsi dire, à front renversé, en miroir.
Au début, c'est elle qui lui offre le gîte, l'accueille dans son logis, le lave de ses poux  et l'entoure de ses bras. A la fin, c'est lui qui lui ouvre la porte de sa maison, une belle maison qu'il avait depuis longtemps abandonnée sans même en avoir fermé la porte.
Une seule chose semble exister dans la continuité entre ces êtres  et, peut-être, dans le monde : l'amour. L'amour comme première et dernière utopie, comme transfiguration.

L'écriture d'Antonio Moresco (Antonio, comme le vieux fou) dans ce conte pour adultes, est personnelle, à la fois naturaliste et poétique. Une réussite.
Extrait :
" Le vieux fou fit un autre pas vers elle, s'agenouilla sur le trottoir pour la voir de plus près.
Elle lui prit ses mains glacées, muette d'émotion.

Il se coucha à côté d'elle sur l'asphalte froid.
A présent, ils étaient l'un en face de l'autre, couchés sur un des trottoirs de cette ville infinie des morts plongés dans le sommeil.

Ils se regardèrent un long moment, sans réussir à parler.
Jusqu'à ce que leurs yeux se ferment.
Ils s'endormirent par terre, enlacés, front contre front, crinières réunies, tandis que, du ciel, la neige commençait à tomber lentement. "
Le fabuliste

vendredi 21 août 2015

Des nouvelles de Jo Witek

Jo Witek, Christine Roussez, Mes petites peurs,
De La Martinière jeunesse, 14,95 €
Géraldine vient de signaler au libraire un nouvel album de Jo Witek.
Rapide retour en arrière : Jo Witek a été prix Goupil des jeunes lecteurs A la Page en 2010. Alors, forcément, nous sommes à l'écoute.
Illustré par Christine Roussey, Mes petites peurs est mignon tout plein. Et peut s'avérer fort utile à exorciser les vilaines situations où la frousse, la trouille, la pétoche
 saisit le petit ou la petite d'homme.
Par exemple, dans le noir.
Ou quand maman disparaît de la vue
dans un endroit public.
Ou quand le vent secoue les sapins (sinistre !).
Et peut-être même dans le cabinet du dentiste (comme on ne peut pas serrer les dents chez lui, on sert la main de papa ou de maman).
" T'inquiète ! avertit Jo Witek, moi aussi quand j'étais petite, j'avais peur de tout ! "
 En grandissant, on prend confiance en soi.
L'album soigne les peurs à partir de quatre ans. Environ. 
.
Jo Witek, A la Page. En pleine lecture de En un tournemain, Prix Goupil 2010.
 

jeudi 20 août 2015

Rien que des premières !

Julien Moreau, Deodat Nemeth,
Infirmier baroudeur, en tête
à tête avec le monde,
La Boîte à Pandore, 233 pages,
17,90 €
Nous avons le plaisir de vous annoncer que nos premiers invités de la rentrée s'appellent Julien Moreau et Deodat Nemeth.
Le premier cité est journaliste à La Montagne. Le second
est infirmier.
Ils sont les auteurs d' Infirmier baroudeur, en tête à tête
avec le monde, qui est leur premier livre.
Et ils seront parmi nous le samedi 26 septembre à 15 h 30.
                                                
                                                      *

A 14 h, ce jour-là, aura aussi lieu  la première réunion de la rentrée du groupe de lecture " Lions nos pages ".
Rappelons-en la formule : tout un chacun peut venir présenter un livre de son choix, quel que soit son genre (roman, essai, témoignage, poésie, bande dessinée...), qu'il soit récent ou non. Il présente l'auteur et lit des passages du livre.
On peut se contenter d'écouter, si l'on est intimidé pour la première fois !

                                                      *

Enfin, le premier bandeau " A la Page " de la rentrée romanesque (signalant un coup de cœur de la librairie) est apposé par Natalia sur La Terre qui penche de Carole Martinez. Il ne s'agit pas de son premier, mais de son troisième roman pour les adultes.


Carole Martinez, La Terre qui penche,
Gallimard, 366 pages, 20 €
 

mercredi 19 août 2015

Les essais de la rentrée

" Essais et documents : ça va chauffer ! ",
ainsi parle Livres Hebdo, le magazine
des libraires.
Et Livres Hebdo de préciser sa pensée :
" La conférence sur le climat, la rentrée scolaire, la préparation des primaires et l’analyse du terrorisme islamiste font partie des thèmes privilégiés par les éditeurs de documents pour la rentrée ".
Avant de poursuivre : " Encore plus foisonnante que la rentrée littéraire, l’édition d’essais et documents s’emballe aussi entre août et septembre, à un tel niveau qu’il serait impossible d’être exhaustif, d’autant que les frontières du genre sont incertaines. "
Le libraire se le tient pour dit.
Il ne fait pas le fier, non. Mais il poursuit son chemin, à rythme humain. S'il se peut.
A propos d'essais, Didier Chirat, auteur de Quand la Science s'égare, sera l'invité du Petit Théâtre Impérial de Vichy ce mercredi 19 août. Il est nécessaire de réserver sa place au 04 70 31 31 31.

Quand la science s'égare,
40 histoires de savants farfelus,
incompris et gaffeurs,
Vuibert, 224 pages, 14,90 €

mardi 18 août 2015

Une nouvelle découverte technologique : le livre !

Les amis du libraire qui connaissent déjà ce clip vidéo venu d'Espagne
et sous-titré en français auront plaisir à le revoir encore et encore.
Que les autres se préparent à une révélation renversante.
Bonne découverte !
 
 

 

lundi 17 août 2015

Rentrée-rentrez


Le libraire a pensé aux sélections automnales. 
En voici une, concernant un premier galop de romans français :

Il était une île, de Thomas Reverdy (Flammarion 19 août).
Otages intimes, de Jeanne Benameur (Actes Sud -19 août).
Gratis de Félicité Herzog (Gallimard 20 août).
7, de Christian Garcia (Gallimard – 20 août).
Histoire de l'amour et de la haine, de Charles Dantzig (Grasset – 19 août).
Sans états d'âme, d'Yves Ravey (Minuit – 3 septembre).
Le cœur du problème, de Christian Oster (L'Olivier – 20 août).
Il faut tenter de vivre, d'Eric Faye (Stock – 19 août).
Jugan, de Jérôme Leroy (La table ronde – 3 septembre),
Corps désirable et Ma de Hubert Haddad, chez Zulma, les 20 août et 3 septembre prochains.

De Jérôme Leroy, le libraire suggère de se procurer sans plus attendre le recueil de poèmes intitulé Sauf dans les chansons, paru en avril dernier.
Les livres sont des médicaments pour lesquels il n'y a pas de date de péremption.


Jérôme Leroy, Sauf dans les chansons,
La Table ronde, 170 pages, 14 €
 

dimanche 16 août 2015

Les citations du jour (5)

Marcel Conche, Montaigne ou la
conscience heureuse, PUF, 208 pages,
18,50 €
"Il faut toujours travailler comme si ce n'était pas pour rien."
(Marcel Conche)

" Le bonheur d'un penseur ou d'un artiste est du bonheur
à bon marché. Avec un morceau de pain, un livre ou un paysage, vous pouvez goûter un plaisir infiniment supérieur à celui d'un imbécile dans une voiture armoriée traînée par quatre chevaux. "
(Jean-Marie Guyau)

" Nous voulons bien apprendre à la condition que cela nous amène à comprendre, c'est-à-dire à situer nos actes parmi les mouvements de l'univers. "
(Pierre Mabille)

" La plénitude de bonheur qu'apporte à l'enfant un jour de pêche. "
(Hermann Hesse)


Hermann Hesse, L'Art de l'oisiveté,
traduit de l'allemand par Alexandra
Cade, Livre de Poche, 288 pages,
5,60 €

vendredi 14 août 2015

Chic, des revues

Chic Fille N° 2, 120 pages, 12 €
La revue Chic fille en est à sa deuxième livraison. Dans un agréable format carré, une chic maquette  fortement illustrée ce numéro est résolument tourné, on s'en doute, vers le féminin. Mais pas que : au milieu, une rencontre avec le romancier Emmanuel Carrère équilibre celle de Claire Bretécher, quelques pages plus loin.
Les autres sujets flirtent avec le féminisme, la presse féminine, le passé et le présent féminin. Pourquoi la presse féminine n'a-t-elle pas eu de Playboy pour femmes est la question métaphysique centrale.
Très chic, sous sa reliure et dans son graphisme de grande classe, le magazine Desports atteint, lui son numéro 6.
Il n'a pas d'équivalent dans la presse sportive. Fort de ses 264 pages, il ratisse large : du hockey sur glace au football américain, en passant par le cyclisme et la carrière de l'ange vert, alias Dominique Rocheteau.
Outre leur dégaine chic, et le reflet jaune qui passe sur leur couverture cette fois,  quoi de commun entre Desports et Chic fille ?
Un certain regard nostalgique sur leur champ respectif, un certain goût de l'étoile passée.


Desports N° 6, 264 pages, 19 €

jeudi 13 août 2015

Les gros tirages de l'intestin

Ajouter une légende
On connaissait l'expression " se regarder le nombril ".
Les dictionnaires feront peut-être bientôt place à celle de " se regarder l'intestin ".
C'est du moins ce que suggère le grand nombre de livres ayant trait à ce noble organe.
Le plus célèbre est celui de Giulia Enders : Le Charme discret de l'intestin, dont la traduction est publiée en France par un éditeur qu'on avait connu plus littéraire, Actes Sud.
Le plus célèbre, mais pas le premier : le Pr Joly Gomez, l'an passé, avait mélangé déjà cerveau et intestin dans un livre intitulé L'intestin notre deuxième cerveau (Marabout). Idem pour Intestin libre, de Bernard Jensen paru en 2014.
Et que dire de Tout se joue dans l'intestin (La Maisnie-Tredaniel) par Hiromi Shinya, paru en 2011, sinon qu'il eut peut-être raison trop tôt ? 
Giulia Enders est incollable sur le sujet. Sa bibliographie est longue et sérieuse.
Dommage qu'on n'y trouve pas l'un des ancêtres de son livre, l'oublié (et oubliable ?) ouvrage de Jean Macé, Histoire d'une bouchée de pain, recommandé dans les écoles  françaises à la fin du XIXe siècle et que suivit Les Serviteurs de l'estomac, du même auteur. On y pouvait suivre, par le menu pour ainsi dire, le trajet d'une bouchée de pain dans le corps d'une petite fille.




mercredi 12 août 2015

Poésie, quand tu nous tiens

La poésie est de toutes les saisons (c'est un printemps toute l'année)
et de tous les lieux : sous l'arbre, comme le montre la photo de la vitrine, ou sur le divan rouge de la librairie. Elle est de Jacob et d'Artaud ; de Maïakowski et d'André Breton ; de Rítsos et de Jaccottet, dommage de n'en point citer d'autres, multiples.
Et puis, la poésie est dans la vie.
" Cela ne se fait pas, mais puis-je vous demander votre âge, dit le libraire à une dame qui vient de lui acheter  Grey, le dernier succès du sado-maso ? "
" Quatre-vingt treize ans, répondit la belle dans un sourire."
Le libraire ne ment pas.

mardi 11 août 2015

Le blues du Delta en bande dessinée

Mezzo, Jean-Michel Dupont, Love in vain, Robert
Johnson 1911-1938, Glénat, 73 pages, 19,50 €
En feuilletant le dernier "catalogue musique" des éditions du Castor Astral (la maison fête son quarantième anniversaire cette année), le libraire redécouvre la biographie de
Robert Johnson par Peter Guralnik.
Robert Johnson (1911-1938) était l'un des  meilleurs guitaristes de blues, de blues du Delta, celui que l'on jouait en faisant glisser un goulot de bouteille sur les cordes. L'effet est magique. Eric Clapton, Jimmy Hendrix, Led Zeppelin, Bob Dylan suivront ses pas.
C'est aussi la vie de Robert Johnson que reconstitue Love in vain, la bande dessinée du dessinateur Mezzo et du scénariste Jean-Michel Dupont, d'après le titre d'un morceau du guitariste.
 
" Je l'ai suivie à la gare, sa valise à la main
je l'ai suivie à la gare, sa valise à la main
ça me crève le cœur d'avouer que je l'aime en vain
je l'aime en vain... "

" Viens t'abriter dans ma cuisine, chérie, la pluie va bientôt tomber
La femme que j'aime, c'est à un pote que je l'avais piquée
Avant qu'un petit malin ne vienne me la voler..."

Les planches de Mezzo sont magnifiques.








La voix de Robert Johnson simplement inoubliable. Ecoutez Crossroad ; puis, passez à Love in vain. L'homme est mort à vingt-sept ans.
Le libraire chiale,
sa BD à la main,
le libraire chiale...


lundi 10 août 2015

Recettes de vacances

La pipée permet d'imiter le chant des oiseaux
Voici quelles sont les joies simples du libraire en ces jours d'été :

Le violon de maïs

Lever deux cordes en faisant quatre incisions superficielles entre deux nœuds d'une tige de maïs.
La tige creuse sert de résonateur. Glisser des petits morceaux de bois sous les cordes pour les tendre.
Un autre instrument, identique mais enduit de résine, fera vibrer les cordes du premier.

La banane qui parle

Tailler la bouche* d'un coup de couteau, puis détacher une lamelle de peau sur le dessus de la banane.
En tirant sur la lamelle, on fait ouvrir et fermer la bouche de l'animal.

Ces deux recettes de fabrication de jouets naturels ne sont-elles pas pure poésie ?
Elles sont extraites de Jouets de plantes, par Christine Armengaud (éditions Plume de carotte) que le libraire a eu plaisir à chroniquer le 26 juin dernier.


* La bouche de la banane, bien sûr [Note du libraire]

samedi 8 août 2015

Il n'y a pas que la plage

Ghislaine Beaudout et Claire Franek,
La Fabrique à théâtre, Thierry Magnier,
128 pages, 19,50 €
Par les temps qui courent, il n'y en a que pour les jeux de plage. Pour les seaux fluo,
les pelles flashy, les masques et les tubas impossibles à régler. Canicule oblige.
Mais tout passe, casse (surtout
le masque et le tuba à deux balles) et lasse.
Il faut vite songer à
l'organisation des soirées.
Les éditions Thierry Magnier y ont pourvu avec ce guide fort complet qu'elles ont intitulé La Fabrique à théâtre
Curieux de la scène, comédiens en herbe et autres metteurs en scène débutants y trouveront leur compte.
Planter un décor, réfléchir à des costumes, travailler sa diction, c'est prévu.
Fabriquer des marionnettes, des ombres, des silhouettes aussi. La lumière, le son et tout ce qui fait la joie de l'illusion
théâtrale, il en est question.
Comme, bien sûr, de la façon d'écrire
une pièce, avec des personnages, des dialogues et patin-couffin.
L'intérêt de ce livre est qu'il mobilise toute la famille, ainsi que les amis qui pourront remplir la salle de leur présence
et lancer des salves d'applaudissements.
Ah ! si seulement il pouvait se mettre à pleuvoir un bon coup
pour qu'on leur montre notre pièce !
Quant aux petits malins qui n'auront pas corrompu leur livre
dans le sable et l'eau salée, ils pourront l'utiliser en rentrant
et pendant toute l'année.
Histoire d'épater en classe et en société.
Le profit est grand.
 
 


vendredi 7 août 2015

Un grand livre d'histoire réédité

Johan Huizinga, L'Automne du Moyen-
Âge, précédé d'un entretien avec
Jean-Pierre Le Goff, Payot,
496 pages, 10,70 €
C'est un livre d'histoire inspiré, devenu un classique de ce que l'on appelle l'histoire culturelle, que republient les éditions Payot : L'Automne du Moyen Âge.
Pour comprendre l'esprit médiéval, soutient Johan Huizinga (1872-1945), il faut l'étudier sous ses aspects les plus élevés mais aussi dans la vie courante : car, écrit-il, " ce sont les mêmes courants de pensée qui dirigent les plus humbles comme les plus élevées de ses expressions (...) Les habitudes et les formes propres à la haute spéculation du Moyen Âge se retrouvent presque toutes dans la vie ordinaire. "
L'Automne du Moyen Âge est peuplé de bruits, de parfums. Il traite de la nourriture, de l'habillement, des façons de s'aimer et de se battre, des rêves, des émotions.
Le mot " vie " foisonne sous le plume de Huizinga, comme le souligne Jean-Pierre Le Goff : "L'âpre saveur de la vie ",
" L'aspiration vers une  vie plus belle ", " L'art et la vie ", tels sont les titres de trois chapitres du livre.
Huizinga, historien néerlandais, est aussi connu en France pour un essai sur le jeu : Homo Ludens (Gallimard).
Si l'homme est sapiens, s'il est faber, n'oublions pas qu'il est aussi ludens, c'est-à-dire qu'il a la faculté de jouer, rappelle l'auteur.
Et ce n'est pas la plus déplaisante ni insignifiante des trois.

Johan Huizinga, Homo ludens. Essai
sur la fonction sociale du jeu,  Tel,
13,90 €


jeudi 6 août 2015

Le Verlaine inédit de Zweig

Stefan Zweig, Paul Verlaine, traduit de
l'allemand par Corinna Gepner. Edition
présentée par Olivier Philipponat,
Le Castor astral, 156 pages, 14 €
Après Rimbaud* dont le libraire parlait il y a peu, voici son copain, d'amour et de misère : Paul Verlaine.
Dans un portrait signé Stefan Zweig (1881-1942).
Inédit en français, qui plus est.
Le futur auteur de La Confusion des sentiments avait vingt-trois ans lorsqu'il rédigea ce portrait du pauvre Lélian.
Il s'agissait de son premier essai. Et il s'agissait de la première monographie en allemand consacrée au poète français, selon Olivier Philipponnat qui présente le livre.
" Il était tout sauf un insurgé : sa force résidait dans sa faiblesse, sa magie dans sa passivité ", dit de Verlaine
le jeune Zweig, que ne démentiront pas sur ce point de plus récents commentateurs.
Son portrait, empreint de sympathie et d'admiration, n'est pas une hagiographie. Il révèle une bonne connaissance de la littérature et de la poésie française, confirmée par le portrait de Rimbaud qui complète l'essai.
Un autre inédit, fort bref, de Stefan Zweig consacré à Gustav Mahler (1860-1911), le compositeur autrichien, parait simultanément chez Actes Sud.

Stefan Zweig, Le Retour
de Gustav Mahler, traduit
de l'allemand par David Sanson,
Actes Sud, 64 pages, 9,80 €



* Voir le billet du 30 juillet

mercredi 5 août 2015

Langue d'Auvergne

Francisque Mège, Souvenirs de la langue
d'Auvergne. Dictionnaire des mots auvergnats,
Editions des traboules, 182 pages,
14,50 €
Sous le titre Souvenirs de la langue d'Auvergne  
parut en 1861 un lexique de termes " auvergnats " principalement  récoltés dans la région
de Clermont-Ferrand.
En zone de langue romane ou d'oc, conséquemment,
que vint concurrencer, puis supplanter
la langue du nord,  la langue d'oïl.
Il en résulta, selon Francisque Mège,
historien de l'Auvergne, une interférence
 continuelle des deux langues, un idiome
" participant de deux origines ".
Ce qu'il proposa dans son glossaire
est un choix de mots "métis "
dont plus d'un a paru savoureux,
sinon scientifiquement vérifiable, au libraire.
Reproduit sans préface ou postface ni
annotation d'aucune sorte, l'ouvrage manque d'une
mise en perspective à la lumière
des études lexicographiques les plus récentes.
Mais il recense incontestablement de nombreux mots oubliés ou ne figurant dans aucun dictionnaire actuel.
Ce qui justifie une réédition.
Un miarou est un ânon ; un montagnier un habitant
des montagnes ; un bredin un simple d'esprit ;
un viraloeil quelqu'un qui louche
et le verbe geinlier signifie gémir.
Le libraire vous salue bien.