vendredi 31 juillet 2015

Duchamp, Marcel

La Boîte-en-valise, une œuvre de Marcel Duchamp,
Le Cabinet de l'amateur N°5,
Musée d'art moderne et contemporain
de Strasbourg, 9 € 
 
En 1941, Marcel Duchamp (1887-1968) fabrique le premier exemplaire de sa Boîte-en-valise, simple coffret de bois contenant des reproductions de l'ensemble de ses œuvres. Il complétera son bagage au fil du temps.
Le cinquième numéro du " Cabinet de l'ama-
teur ", édité par le Musée d'art moderne et contemporain de Strasbourg reproduit l'une de ces valises duchampiennes.
Sur un papier rose bonbon, et dans un format de 35 cm sur 23,8 cm, pour ne rien gâter.
Figurent dans la malle, entre autres,  le Nu descendant un escalier (1911), la Broyeuse de chocolat (1914), le porte-bouteille ready made, sans oublier les Rotoreliefs.
Duchamp avait ainsi réalisé sa parole, dont on ne sait pas si elle modeste ou non : " Tout ce que j'ai fait d'important pourrait tenir dans une petite valise. "


Marcel Duchamp avec sa vraie Boîte-en-valise (1942)



jeudi 30 juillet 2015

Rimbaud et Cie

Jean-Michel Djian, Les rimboldolâtres,
Grasset, 127 pages, 13 €
Le pamphlet aussi est un art.* Le pamphlétaire ne doit pas lancer des pétards mouillés. Il doit viser juste à chaque ligne. Rendre la réplique difficile, sinon impossible.
Jean-Michel Djian, qui produit du 27 au 31 juillet, une série d'émissions sur les ondes de France Culture consacrées à Arthur Rimbaud, a choisi pour cible
les "rimbaldolâtres ".
Il a de l'eau à son moulin : " Plus d'un millier de biographies, d'essais, de fictions, d'ouvrages critiques de sa poésie,
ou de sa correspondance répertoriés, édités, puis sans cesse réédités. " Ces dizaines de colloques universitaires et moultes célébrations ardennaises ou autres.
Pas autant que pour la Bible, mais quand même. 
Cela a pour conséquence directe qu'on défigure
et enterre Rimbaud sous ses adorateurs, ses décortiqueurs, ses chroniqueurs.
Et tous ces nains grimpés sur les épaules d'un géant vous en gâcheraient sa lecture.
Le pamphlet de Jean-Michel Djian se lit agréablement. Son panier est bien rempli, de cibles sans rapport les unes avec les autres et qui n'ont pas commis les mêmes péchés : quelle commune mesure entre  Etiemble et Jean Teulé, André Breton et Marc-Edouard Nabe, Armand Robin et Philippe Besson, Rolland de Renéville et Fabrice Luchini ? Mais si, en plus, il fallait faire dans la dentelle...
Pour faire le silence souhaité autour de Rimbaud, son émission donne largement la parole à ceux qui se sont rendus coupables de " rimbaldolâtrie ". Le libraire sourit.
 



*Voir le billet du samedi 25 juillet

mercredi 29 juillet 2015

Chez Fage, à Lyon

Le Facteur Cheval, Fage,
64 pages, 6,50
La collection " Paroles d'artiste " des éditions lyonnaises Fage se construit au fil du temps.
Cette série de brèves monographies permet d'envisager l'univers d'un artiste à travers une sélection de trente reproductions représentatives de l'ensemble de son œuvre.
Chaque œuvre reproduite dans les 64 pages est accompagnée d'une citation extraite d'un entretien, d'une correspondance ou d'un écrit de l'artiste lui-même.
En outre, chaque volume de  "Paroles d'artiste " est bilingue (anglais-français) à destination de la
clientèle des musées.
Le libraire, lui, s'est arrêté sur les volumes consacrés à Ferdinand Cheval parce qu'il aime le Facteur ; à Victor Hugo parce que l'on ne cesse de le redécouvrir et à Roger Bissière, parce qu'il est triste que ce peintre soit négligé.
 
Victor Hugo, Fage,
64 pages, 6,50 €
Camille Claudel,
Bonnard ou Nicolas de Staël qui figurent dans la collection sont, eux, amplement couverts par la production éditoriale.
 
Roger Bissière, Fage,
64 pages, 6,50 €

mardi 28 juillet 2015

A la Page avant A la Page

La verrière et le lustre
Comme nous le montrent ces documents issus des Fonds patrimoniaux de la Médiathèque de Vichy, avant de devenir une librairie, le 5 rue Sornin a connu plusieurs métamorphoses.
D'abord connu sous l'enseigne de
" Brasserie de la Grande-Grille " (1886) où se tinrent des séances de Guignol (eh, oui !), le lieu se transforme en " Alhambra-Taverne " (1902) et organise des séances de cinéma.


L'Alhambra-taverne

En 1963, une salle de jeu voit le jour.
Puis, un magasin de tapis et moquettes lui succède*.

Publicité (1957)
Et A la Page vint.
Enfin !





















* Voir Belles boutiques et grandes enseignes. Histoire et architecture de quelques magasins qui ont fait Vichy. Médiathèque Valery Larbaud/ Office du tourisme de Vichy.

lundi 27 juillet 2015

Les meilleures ventes : récits de voyage

Deux livres d'Axel Kahn figurent parmi les cinq meilleures ventes A la Page
du rayon récits de voyage, aux mois de juin-juillet
(par ordre décroissant) :

Sylvain Tesson, Berezina,
Guérin, 220 pages, 19,50 €

Axel Kahn, Pensées en chemin,
Ma France des Ardennes au Pays
Basque, Livre de Poche, 310 pages,
6,90 €

Jean-Christophe Rufin, Immortelle
randonnée. Compostelle malgré moi,
Folio, 280 pages, 7 €
 
Sarah Marquis, Sauvage par nature.
De Sibérie en Australie, 3 ans
de marche extrême en
solitaire,  Pocket, 264 pages, 7,30 €


Axel Kahn, Entre deux mers,
voyage au bout de soi,
Stock, 250 pages, 19 €

Le libraire ajoute son grain de sel avec un étrange atlas,
celui de la France des maisons hantées, des trésors cachés
et autres lieux de rencontres improbables.
Bon voyage !

Fabrice Colin, Atlas de la France mystérieuse.
40 histoires vraies qui font vaciller la raison,
Autrement, 18,50 €

 

dimanche 26 juillet 2015

Delphine Durand : que vivent les Mous !

Delphine Durand, Les Mous. Les fabuleuses
aventures des Mous, Rouergue, 60 pages, 15 €
 
A dire vrai (la vérité est-elle toujours bonne
à dire ?), à dire vrai Delphine Durand, experte en Mous, est un peu zinzin.
Le libraire veut dire par là que son livre sur les Mous est original. Enfin original. Vraiment original. C'est un livre qui ratisse large : comptez, sans exagérer, entre 7 et 777 ans.
Certains de nos anciens diraient que c'est un livre tendance Shadocks.
Mais en plus bête encore.
En plus mou.
Après avoir beaucoup réfléchi, Delphine Durand a réussi à composer seule les textes mous et les dessins mous. Elle a consigné tout
ce qu'elle savait sur cette tribu. Comportement, goûts, niveau d'intelligence, psychologie...
Résumé en quelques lignes du livre de Delphine Durand sur le Mou : Le Mou est malléable ; il fait parfois n'importe quoi ou dit parfois n'importe quoi ; avoir une conversation avec un Mou peut s'avérer compliqué. Et last but not least (traduction instantanée : cerise sur le gâteau) : le cousin du Mou est un Dur.
Conclusion : Delphine Durand s'est rendue coupable d'un livre qui peut plaire aux mous comme aux durs.
Le libraire n'est pas certain que sa démonstration soit très claire. Mais Les Mous est un livre consultable et achetable en sa librairie. Rayon jeunesse. De préférence. Mais pas exclusivement.


Page de carnet dont Delphine Durand
est capable sur son blog



 

samedi 25 juillet 2015

La chronique cyclopédique

Christian Laborde, A chacun son tour.
Chroniques du Tour de France, suivi de
Roue libre,
Laffont, 196 pages
La chronique est un art délicat et exigeant.
Il y faut de l'esprit, de la culture, de la concision,
de la rapidité.
Elle peut couvrir un éventail de sujets très large : la musique, la littérature, la vie quotidienne du libraire, les mœurs animales, la science ou le sport.
Alexandre Vialatte, que nous connaissons bien sur ce petit bout de Terre, était un grand chroniqueur. A certains égards, un maître en la matière.
Pour le sport, et plus spécialement le cyclisme, s'était distingué Antoine Blondin.
Extrait d'une de ses chroniques, le 20 juillet 1957 :
« Un maillot jaune, une peur bleue, une copie blanche et peu de matière grise… Nous en aurons vu de toutes les couleurs pendant trois semaines. La mémoire, comme un arc-en-ciel, retient et dilapide des souvenirs confonds, pépite qu’il nous faudra extraire de leur gangue et rentrer avant l’hiver, pour les veillées. Seul s’impose aujourd’hui ce sentiment que Gustave Flaubert  appelait la mélancolie des sympathies interrompues. Le Tour, carrefour des nations et de langages, pâque tournante pour les amitiés, est maintenant semblable à un quai de gare tout bruissant de partances et de déchirements refoulés. » (Tour d’Ivoire ).
Où l'on voit que Blondin était lui aussi un maître du genre.
Et Christian Laborde, dont un recueil de chroniques cyclopédiques paraît à point nommé, lui tient la dragée haute d'outre-tombe. Extrait  :
" Le Tour de France arrive à Mulhouse où, en 1952, Raphaël Geminiani, membre de l'équipe de France, remporte une somptueuse victoire. Raphaël Geminiani appartient  à la famille des grands pifs, ces coureurs qui, au plus dur de l'effort, déposent sur leur guidon un nez dessiné par Edmond Rostand, un nez, que dis-je, un roc, un pic, une vraie péninsule. "
En cette veille d'arrivée du Tour de France 2015, le libraire, qui n'entend pas grand chose au vélo, n'a plus qu'une chose à dire : roule ma poule !

vendredi 24 juillet 2015

Les citations du jour (4)

Roger Bissière, Fage, 64 pages, 6,50 €
" Tout est permis; tout est possible; pourvu que derrière le tableau un homme apparaisse, tel qu'il est, tout nu, comme la vie. "
(Roger Bissière)

" Arrête, où cours-tu donc ? Le ciel est en toi. "
(Angélus Silesius)

" Ne reprenez pas mes sentiers, ne reprenez pas les sentiers des autres, inventez vos propres chemins. "
(Jacques Lacarrière)

" Comme on fait son rêve, on fait sa vie. "
(Victor Hugo)
Victor Hugo, Le Promontoire
du songe, préface d'Annie Le Brun,
Gallimard/L'Imaginaire,
112 pages, 6 €
 









jeudi 23 juillet 2015

Les meilleures ventes de littérature étrangère

Voici, par ordre décroissant, les six romans étrangers les plus vendus
par A la Page aux mois de juin-juillet :
 
Annie Barrows, Le Secret de la manu-
facture de chaussettes inusables,
NIL, 480 pages, 21 €

Umberto Eco, Numéro zéro,
Grasset, 224 pages, 19 €
 
Douglas Kennedy, Mirage,
Belfond, 550 pages, 22,50 €


Milena Busquets, Ça aussi, ça passera,
Gallimard, 192 pages, 17 €

Victoria Hislop, La Ville orpheline,
Les Escales, 368 pages, 21,90 €


Yaël Neeman,
Nous étions l'avenir,
272 pages, 22,50 €

 

mercredi 22 juillet 2015

Revues de l'été

Revenons au XXIe siècle avec trois revues pour l'été.
Les deux derniers numéros de revues déjà signalées par le libraire :
Schnock et la Revue dessinée.

Schnock, n°15
176 pages, 14,50 €

La Revue dessinée, n°8,
226 pages, 15 €
Et L'Eléphant, sous titrée La revue de culture générale, qui en est à son onzième numéro.
En lisant cette livraison, vous apprendrez que Van Gogh n'a vendu qu'une seule toile
de son vivant ; qu'être exposé plusieurs fois à un objet nous le rend plus attirant ;
que le thé à de nombreuses vertus et a été une arme géopolitique...
Et bien d'autres choses profondes promises par l'éditeur.

L'Eléphant, n°11,
160 pages, 15 €


mardi 21 juillet 2015

Le premier héros littéraire

L'épopée de Gilgames, Le grand
homme qui ne voulait pas mourir.
taduit de l'akkadien et présenté par
Jean Bottéro, Gallimard, 304 pages,
25,90 €
Comme chacun l'a remarqué, le libraire est quelque peu sorti de l'actualité dans ses derniers billets : été oblige.
Alors, tant que nous y sommes, faisons un grand saut en arrière. Le plus grand possible. Jusqu'à L'Epopée de Gilgamesh, la plus ancienne œuvre de fiction connue au monde.
Un bel emblème pour le libraire, non ?
Nous sommes à Sumer, 2500 ans avant J.-C. environ. Gilgamesh règne en tyran sur Uruk. Il va entreprendre, en compagnie d'Enkidu, son ami cher, un long voyage ayant valeur d'initiation. A l'issue de ce voyage, après avoir vaincu maints périls, Gilgamesh, lui le roi omnipuissant, découvrira la condition humaine et la mort.
L'épopée est d'une puissance poétique bouleversante et pose les grands thèmes de la littérature universelle dès son aube.
Désormais étudié au collège, au même titre que les récits fondateurs, L'Epopée de Gilgamesh existe en de nombreuses versions. Le libraire signale deux d'entre elles : la plus savante, celle de Jean Bottéro, chez Gallimard et celle d'Abed Azrie, malheureusement épuisée : appel aux éditions Berg pour une réédition sans délai !

Gilgamesh, au Louvre

lundi 20 juillet 2015

Visites aux Indiens du Brésil

Benjamin Péret, Dans la zone torride
du Brésil. Visites aux Indiens,
Les éditions du chemin de fer,
100 pages, 15 €
Le nom de Benjamin Péret (1899-1959) est surtout attaché au surréalisme et à sa poésie.
Les éditions du Chemin de fer ont eu l'heureuse idée de s'intéresser à un volet beaucoup moins connu de son activité, celui d'ethnologue -- de passion plus que de profession,
en parfaite cohérence avec les principaux centres d'intérêt
des surréalistes : " Si l'ambition de l'ethnologue est de toujours remonter aux sources des commencements afin d'explorer les limites de l'humanité à son stade le plus primitif, le poète surréaliste se propose, lui, de remonter aux sources de la poésie ", écrit Leonor Lourenço de Abreu dans sa postface.
Dans la zone torride du Brésil réunit donc un récit de deux voyages que fit Péret dans le Haut Xingu en 1956 et un article inédit qu'il publia dans un magazine brésilien.
Benjamin Péret porte un regard à la fois parfaitement sympathique aux Indiens et parfaitement lucide, nourri par son observation sur le terrain, plus que par des théories académiques. Il peut admirer, mais ne tombe pas dans l'idéalisation des tribus qu'il côtoie, menacées de disparaître.
Le livre comporte un beau cahier de photographies prises sur place par Benjamin Péret.

Benjamin Péret, Anthologie
des mythes, légendes et contes
populaires d'Amérique,
Albin Michel poche, 7,80 €

dimanche 19 juillet 2015

Le retour de François

François Graveline, Les Oiseaux du petit fleuve, avec des papiers sculptés
de Madé, Erès/ Po&Psy, n.p., 10 €
On se souvient que François Graveline était venu A la Page, l'hiver dernier.
Nous avions évoqué avec lui les multiples facettes de son activité à l'occasion de la seconde édition de L'Invention du Massif central (Page centrale).
François revient par l'intermédiaire d'un nouveau recueil de poèmes brefs,
Les Oiseaux du petit fleuve.
Le libraire lui vole trois poèmes :

Avant d'avoir brisé
la coquille des nuages
l'éclair s'est envolé.

*  
Invisible sur l'autre rive
pouillot mendiant
pouillot pirate
pouillot roi.

* 
Le ciel
les vagues
l'envol
le désir
ce qui déborde
ici.
 
Ajoutons que le volume est soigneusement édité, sous un élégant coffret qui n'empêche nos amis les oiseaux envoyés par François Graveline de nous rejoindre et de nous toucher.
Dans la même collection ont été publiés, notamment, Garcia Lorca, Issa, Guillevic, Rítsos. Oiseaux mes beaux oiseaux...

François Graveline (au fond, à gauche), A la Page, hiver 2014.

samedi 18 juillet 2015

Du nouveau à l'Ouest

La collection " L'Ouest, le vrai " que dirige Bertrand Tavernier chez Actes Sud vient de s'étoffer de deux nouveaux romans voulant conjuguer le sens de l'aventure avec l'exactitude historique.
 
Tom Lea,  L'Aventurier  du   Rio Grande, 
traduit de l'américain par
Arthur Lochman,
postface de Bertrand Tavernier,
Actes Sud, 400 pages, 23 €

            W. R. Burnett, Saint Johnson,            
traduit de l'américain par
Fabienne Duvigneau,
Actes Sud, 224 pages, 21 €

Le réalisateur présente son projet de la manière suivante :
 
« L’histoire de l’Ouest américain et de sa conquête a suscité la plupart des grands mythes fondateurs de l’imaginaire américain et inspiré des milliers de films d’un genre fameux – le western – qui célèbrent les vastes espaces et la présence de “La Frontière”, font revivre les affrontements entre les Blancs et les “Sauvages” (avec leurs déclinaisons religieuses, raciales, génocidaires), entre la Loi et l’Ordre, l’Individu et la Collectivité. Ajoutons à cela une guerre civile d’une rare sauvagerie dont l’Amérique paie encore les conséquences…

Nombre de ces films qui sont de purs chefs-d'œuvre ont pour origine des romans non moins excellents. Mais la plupart furent ignorés, méprisés par les critiques de cinéma, et rarement publiés en français.

La série “L’Ouest, le vrai” veut faire redécouvrir ces auteurs aujourd’hui oubliés ou méconnus (du moins en France), dans des traductions inédites. Tout à la fois films et livres, j’ai choisi ces romans pour l’originalité avec laquelle ils racontent cette époque, pour leur fidélité aux événements historiques, pour leurs personnages attachants, le suspense qu’ils créent… mais aussi pour leur art d’évoquer des paysages si divers dont leurs auteurs sont amoureux : Dakota, Oregon, Texas, Arizona, Utah, Montana… l’Ouest, le vrai, quel irrésistible dépaysement ! »


A noter que Terreur apache, de W.R. Burnett, vient de paraître au format de poche Babel.

vendredi 17 juillet 2015

Compostelle, hors piste

Anne-Marie-Minvielle et François Desgrandchamps,
Compostelle, recettes du chemin;
La martinière, 216 pages, 34,90 €
Ce sont deux approches originales du chemin de Compostelle. La première consiste à jalonner le parcours d'étapes gastronomiques en suivant des recettes locales.
L'idée est peut-être bonne pour l'industrie du tourisme, mais elle manque incontestablement de spiritualité, quoi qu'en dise la quatrième de couverture.
L'autre se propose de répondre à un " phénomène de société " par la publication d'un Compostelle pour les nuls, chez First éditions. Historique du pèlerinage, préparatifs, les divers chemins et les sites remarquables.
Le tout apporté, là aussi, sur un plateau qui manque un peu d'élévation.



Olivier Cèbe,
Philippe Lemonnier,
Compostelle pour les nuls, First,
296 pages, 9,95 €














Le libraire est heureux de retrouver dans la compilation Les Voix de Compostelle, qui vient de paraître chez Omnibus, celle de Jan dau Melhau. Il fut l'un des premiers de nos contemporains à ramener, dans les années 1990, un journal de son pèlerinage, toujours disponible aux éditions Fédérop. La voix d'Edith de La Héronnière, dans le même ouvrage, n'est pas faite non plus pour lui déplaire.

Les Voix de Compostelle, de saint Augustin
à Jean-Christophe Rufin, présenté par
Antoine Baecque, Omnibus,
602 pages, 19 €

jeudi 16 juillet 2015

Le Théâtre itinérant du Footsbarn

Fabien Granier, Emmanuel Dubost,
Footsbarn Travelling Theatre, Hérisson Social Club, 180 pages, 32 €
Tous les ans a lieu le festival
" Hérisson en fête" au cours duquel la troupe du Footsbarn et ses invités venus du monde entier déploient leur magie.
Ce festival vient juste de se terminer. Mais il reste et restera un beau livre de photographies qui retrace l'histoire de la troupe depuis... 1971.
Présentations des personnages :
" Le Footsbarn Travelling Théâtre est une compagnie de théâtre internationale et pluridisciplinaire.
Sous chapiteau, en salle, en plein air, dans des rues, ses spectacles tournent autour du monde, brisant la barrière des langues par leur univers populaire et festif, fait de musique, de masques, de cirque, de théâtre des décors monumentaux et de costumes bigarrés.
Principalement reconnus pour leurs adaptations hors-normes
de grandes œuvres classiques, les membres du Footsbarn puisent sans cesse
dans un répertoire international des œuvres nouvelles et voyageuses.
Depuis trente cinq ans, ce sont plus de 60 pièces qui ont été ainsi
portées sur les routes des six continents. "
 
Dans le jardin des Tuileries, à Paris
 

mercredi 15 juillet 2015

Voyagez sédentaire

Bill Bryson, Une histoire du monde
sans sortir de chez moi, traduit de
l'anglais par Hélène Hinfray,
Petite Bibliothèque Payot,
638 pages, 10,50 €
Voir du pays sur place, c'est possible. La preuve ? Bill Bryson.
Bill Bryson qui réalise la prouesse de rédiger une histoire du monde sans sortir de chez lui.
Depuis le presbytère qu'il habite à deux cents kilomètres
à peine de Londres, visitant une pièce après l'autre,
il découvre le monde entier et croise le gratin de l'Histoire, si l'on peut dire : Virginia Woolf, Karl Marx, l'épouse de Charles Dickens ou l'auteur de La Case de l'oncle Tom. Entre autres.
Chaque coin, la moindre repli lui parle. Le bureau, le parloir, la bibliothèque, le cabinet, ce mot curieux. 
L'intimité d'un salon le renvoie à l'immensité de la planète, une ampoule dans le couloir et c'est le siècle des grandes inventions qui revient parmi nous. L'éclairage à l'huile de baleine lui inspire des considérations statistiques sur la chasse au grand cétacé.
Bill Bryson est un insatiable avaleur de mini-kilomètres. Il mourra avant d'avoir fait le tour de sa maison, c'est probable.
Déjà le spirituel Xavier de Maistre (le frère de Joseph, qui était moins drôle) s'était proposé une Odyssée minuscule dans son classique Voyage autour de ma chambre, publié en 1790.
Le livre connut deux cents rééditions au XIXe siècle, puis le trou noir. D'où nous pouvons l'exhumer, à petit prix, chez G.F. " Je ne finirais pas si je voulais décrire la millième partie des événements singuliers qui m'arrivent lorsque je voyage près de ma bibliothèque ", écrit ce cher homme.
Et voilà pourquoi il y a tant de monde dans les librairies. Alors, qui écrira Une histoire du monde sans sortir de ma librairie ?
Xavier de Maistre,
Voyage autour de ma chambre,
Présentation de Florence Lotterie,
GF, 153 pages, 6,30 €

lundi 13 juillet 2015

Samedi BD (7)

Pour le dernier Samedi BD de la saison (reprise des coups de cœur le deuxième samedi du mois de septembre), Géraldine avait fait le choix suivant :


Marie Avril et Eddy Simon,
Confidences à Allah. D'après le roman
de Saphia Azzeddine, Futuropolis,
86 pages, 18 €

Soledad Bravi, L'Iliade et L'Odyssée,
Rue de Sèvres, n.p., 10 €

Jean Harambat, Ulysse. Les Chants du retour,
Actes Sud BD, n.p., 26 €


Mobidic, Roi Ours,
Delcourt, 110 pages, 18,95

Marc Malès, Mettez des mots sur votre colère,
Glénat, 138 pages, 25,50 €

 
A propos de Mettez des mots sur votre colère, Géraldine a dit ce jour-là
(tout le monde a pu l'entendre, malgré le bruit des verres) :
" Attention, chef-d'œuvre ! "
Une indication, peut-être, pour l'élection de la BD de l'année A la Page
qui aura lieu après la rentrée.